L’Angola a décidé de se retirer de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), sur fond de désaccord sur les quotas de production pétrolière, jugeant qu’il était temps de “se concentrer davantage” sur ses propres objectifs.
“Jusqu’à présent, nous n’avons pas eu d’influence sur les quotas, mais si nous devions rester dans l’Opep, nous subirions les conséquences de la décision de respecter les quotas de production”, a expliqué jeudi Diamantino de Azevedo, ministre des Ressources naturelles, du pétrole et du gaz, à la télévision publique TPA. L’Angola serait alors “contraint de réduire sa production, ce qui va à l’encontre de notre politique consistant à éviter toute baisse et à respecter les contrats”.
L’annonce intervient après une récente décision de l’Opep d’établir un quota de 1,11 millions de barils/jour pour l’Angola, ce que le pays conteste vivement, visant son propre objectif de 1,18 millions de b/j. Elle s’est traduite par un creusement des pertes du pétrole, les cours étant déjà plombés par les anticipations de certains investisseurs qui craignent de voir la demande en or noir sapée l’an prochain par une récession économique.
La décision de l’Angola a été prise à la suite d’un Conseil des ministres, tenu jeudi au palais présidentiel de Luanda, a précisé dans la foulée un communiqué présidentiel. Elle a été transformée le même jour en un décret ayant force de loi, signé par le président João Lourenço. “A l’heure actuelle, l’Angola ne gagne rien à rester dans l’organisation et, pour défendre ses intérêts, il a décidé de la quitter”, a expliqué le ministre à la presse réunie à la présidence, selon ce communiqué.
“Lorsque nous voyons que nous sommes dans des organisations et que nos contributions, nos idées, n’ont aucun effet, il vaut mieux partir. Nous avons adhéré volontairement en 2006 et nous avons décidé de partir maintenant, également volontairement. Et il ne s’agit pas d’une décision irréfléchie ou inopportune”, a souligné le ministre.
Malgré de nouvelles coupes annoncées en novembre, les prix du brut restent bloqués au plus bas depuis juin (entre 70 et 80 dollars le baril), tout en restant au-dessus de la moyenne des cinq dernières années. Vers 13H15 GMT (14H15 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février chutait de 1,59% jeudi à 78,43 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois perdait 1,68%, à 72,97 dollars.