Le groupe pétro-gazier public algérien Sonatrach a annoncé vendredi qu’il n’excluait pas un « recalcul » des prix du gaz livré à l’Espagne, dans un contexte de tensions diplomatiques entre Alger et Madrid sur la question du Sahara marocain.
« Depuis le début de la crise en Ukraine, les prix du gaz et du pétrole explosent. L’Algérie a décidé de maintenir, pour l’ensemble de ses clients, des prix contractuels relativement corrects. Cependant, il n’est pas exclu de procéder à un recalcul des prix avec notre client espagnol », a déclaré son PDG Toufik Hakkar, à l’agence officielle APS.
Précisons que l’Espagne, dépendante de l’Algérie pour ses approvisionnements en gaz, a opéré le 18 mars un changement de position radical sur le dossier du Sahara marocain.
Le gouvernement espagnol a en effet apporté pour la première fois publiquement son soutien au projet d’autonomie marocain sur son Sahara, alors que Madrid avait toujours adopté une position neutre entre Rabat et Alger.
Dénonçant un « revirement », Alger a rappelé le 19 mars son ambassadeur en Espagne. Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a ensuite promis de « tout faire pour renouer des relations diplomatiques malheureusement altérées » avec l’un des principaux fournisseurs de gaz de l’Espagne.
Interrogé sur la possibilité pour l’Algérie d’accroître ses capacités de livraisons à l’Europe qui cherche des alternatives au gaz russe, Hakkar a expliqué que la Sonatrach dispose « à l’heure actuelle de quelques milliards (de m3 disponibles, ndlr) qui ne peuvent se substituer au gaz russe ».