Au moins 110 civils ont été tués samedi par des membres présumés du groupe terroriste « Boko Haram » dans un village du nord-est du Nigeria, selon un bilan des Nations unies. Ce qui en fait une des attaques les plus meurtrières dans cette région, en proie à une sanglante insurrection terroriste.
L’attaque s’est déroulée le jour des élections locales dans cet Etat, les premières organisées depuis le début de l’insurrection de Boko Haram en 2009. « Le 28 novembre, en début d’après-midi, des hommes armés sont arrivés à moto et ont mené une attaque brutale sur des hommes et des femmes qui travaillaient dans des champs à Koshobe », a déclaré dimanche le coordinateur humanitaire de l’ONU au Nigeria, Edward Kallon. « Au moins 110 civils ont été froidement tués, et de nombreux autres blessés dans cette attaque », a-t-il ajouté.
L’attaque s’est produite dans une rizière située à moins de dix kilomètres de Maiduguri, la capitale de l’Etat du Borno, épicentre de l’insurrection islamiste. Le mois dernier, 22 agriculteurs avaient déjà été tués dans leurs champs, non loin de cette ville.
Le président du Nigeria Muhammadu Buhari a « condamné » samedi soir « le meurtre de ces agriculteurs dévoués à leur travail par des terroristes “, dans un communiqué. “Le pays entier est blessé par ces assassinats insensés », a-t-il ajouté.
L’attaque est survenue le jour des élections des représentants et conseillers régionaux des 27 circonscriptions de l’Etat du Borno, un scrutin repoussé depuis 2008 pour des raisons de sécurité.
Depuis plusieurs mois, les autorités encouragent les personnes déplacées à retourner dans leur village, affirmant qu’il n’est plus possible financièrement de les prendre en charge, les déplacés – qui n’ont plus accès à leurs champs – dépendant presque entièrement de l’aide humanitaire pour survivre.