Si l’Afrique est globalement peu touchée par la covid19, avec 306 390 cas recensés, ce jour, sur l’ensemble des 54 pays du continent, l’Afrique du sud se détache négativement par le nombre record de contaminations qui vient de dépasser la barre des 100 000.
Même si le taux de mortalité n’est que de 2% et celui des guérisons 52% et que le pays n’enregistre que 1991 décès (chiffre du jour); il y a de quoi susciter une inquiétude légitime. Car l’Afrique du Sud est aussi tenante du terrible record du nombre de personnes porteuses du virus du sida : 7millions.
Les questions de santé sont donc entrain de peser grandement sur les efforts de développement dans un pays qui ne se relève pas encore de la saignée économique et sociale que le système de discrimination raciale multiséculaire imposé par les colonialistes blancs dans un premier temps, puis codifié sous le vocable d’Apartheid, avait pour objectif de pérenniser.
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L’Apartheid est vaincu mais ses conséquences perdurent. C’est comme aux USA où 300 ans d’esclavage et 100 ans de régime de discrimination raciale, notamment dans le Sud, continuent de faire des dégâts et expliquent bien des aspects des relations de violence entre « force de l’ordre » et populations de « couleur ».
La covid19 tue plus les personnes dont l’état de santé est précaire parce qu’elles des maladies chroniques, sont mal soignées, sont pauvres et font des travaux très exposés et vivent dans des conditions où l’hygiène est problématique.
Tout se tient et l’Afrique du Sud n’est pas une exception inexplicable dans un continent, malgré tout, relativement bien préservé de la covid19, sans doute par la jeunesse de sa population.
Vivre en bonne santé dans un pays riche comme l’Afrique du Sud est un droit et la majorité noire de la population peut et doit l’exiger Les élections de 1994 et l’avènement de Mandela à la présidence n’a pas mis fin aux privilèges des Blancs et à l’inégalité sociale et économique. Il ne faut pas oublier que l’évolution démocratique a été négociée, même si elle est aussi l’aboutissement d’une longue lutte sanglante.
La covid19 comme le sida mettent en exergue les faiblesses d’un pays en proie à des défis redoutables pour imposer, de manière pacifique, une authentique égalité des chances dans une république démocratique. La redistribution des terres est un combat à boucler et il est vital. Il faut décoloniser l’économie pour donner de l’espoir aux jeunes noirs qui sont la majorité.
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Si des efforts conséquents et donc courageux ne sont pas faits, un avenir incertain attend ce pays qui a tout pour réussir. Mais si et seulement si, une plus grande égalité sociale y est promue. Alors ce pays deviendrait une locomotive pour toute l’Afrique australe et même centrale et ses populations seraient accueillantes et non xénophobes.
C’est la misère qui les pousse à repousser leurs frères africains tout autant exploités et aliénés qu’eux. Il faut cependant suivre aussi l’évolution de la covid19 dans les Etats comme le Nigéria qui compte plus de 22000 cas, le Ghana plus de 14000 et le Cameroun, plus de 11000, en Afrique sub-saharienne.
Au Nord l’Egypte aussi inquiète avec plus de 55000 cas, l’Algérie plus de 11000. La vigilance s’impose et le respect rigoureux des mesures barrières. L’atout jeunesse ne dispense pas de prendre des mesures énergiques pour combattre la pandémie du covid19 qui défie bien des logiques avec des axes de contamination imprévisibles.
Aucune région du monde n’est à l’abri de pics momentané, dans un village planétaire qui va se rouvrir de plus en plus, laissant aussi le virus « voyager » d’un pays à l’autre, d’un continent à l’autre. Jusqu’à ce qu’un vaccin soit mis au point et /ou un médicament efficace soit trouvé.