Le gouvernement algérien vient de décider de réduire de moitié le budget de fonctionnement de l’État de 2020. Une décision dictée par la menace d’une crise financière sans précédent dans le pays.
L’effondrement historique des prix du pétrole et l’impact du nouveau coronavirus sur l’ensemble des activités économiques dans le monde ont poussé à explorer des pistes de réduction des dépenses de l’État.
La mesure de diviser par deux le budget de fonctionnement prévu cette année n’est pas encore détaillée mais les autorités algériennes la jugent nécessaire pour atténuer la grave crise financière qui menace le pays.
Le projet de loi de finances complémentaire qui sera présenté dimanche 10 mai prévoit un recul des recettes des hydrocarbures à 20 milliards de dollars, contre 37 milliards qui étaient prévus dans la loi de finances initiale pour cette année, selon RFI.
La chute des cours du pétrole entrainera ainsi celle des réserves de change, pour un pays très dépendant de la rente pétrolière. Ses réserves de change sont par exemple passées, ces dernières années, de 162,4 milliards d’euros en 2014 à près de 57 milliards d’euros fin 2019.
C’est dans ce contexte de difficultés financières et sur fond de pandémie de Covid-19 que les autorités algériennes doivent anticiper le risque de crise socio-économique. Le gouvernement s’est ainsi engagé à augmenter le revenu minimum mensuel de plus de 11 % à partir du 1er juin 2020.
Il passera de 18 000 à 20 000 dinars, soit de 128 à 142 euros. Par ailleurs, pour les Algériens dont le salaire est inférieur à 30 000 dinars (213 euros), l’impôt sur le revenu est supprimé.
Le pays veut compter sur ses propres ressources pour affronter la crise. La semaine dernière (vendredi 1er mai, soit deux jours avant la décision de réduire de 50 % le budget de fonctionnement de l’État), le président Abdelmadjid Tebboune a écarté l’idée de s’endetter auprès du FMI (Fonds monétaire international) et d’autres bailleurs internationaux.