Le président américain Donald Trump a décrété vendredi de nouvelles restrictions pour l’accès aux Etats-Unis de ressortissants de six Etats supplémentaires, dont le Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique, dans le sillage de son très controversé décret anti-immigration.
La nouvelle mesure, qui entre en vigueur le 22 février, concerne également la Birmanie, l’Erythrée, le Kirghizstan, le Soudan et la Tanzanie, ont annoncé des responsables de l’administration américaine. Le Bélarus, qui avait été évoqué par le Wall Street Journal et où le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo se rend dans les prochains jours, n’est finalement pas visé.
Le président des Etats-Unis avait annoncé dès la semaine dernière, en marge du Forum économique mondial de Davos, son intention d’allonger la liste des pays visés par son décret anti-immigration, dévoilé juste après son arrivée à la Maison Blanche en janvier 2017.
Lire aussi : AGOA : Trump radie un pays africain et sanctionne d’autres
La nouvelle mesure est moins générale et ne concerne pas les déplacements pour tourisme ou affaires. L’octroi de visas d’immigration est ainsi suspendu pour les Birmans, les Erythréens, les Kirghizes et les Nigérians, tandis que Soudanais et Tanzaniens ne seront plus éligibles à l’attribution de permis de séjour par tirage au sort.
L’administration Trump estime que les pays concernés s’étaient montrés « incapable » ou « non disposés à adhérer » à certains critères « de base » en matière de partage de renseignements, de sécurité nationale et de sécurité publique.
Le décret anti-immigration de 2017 visait principalement des pays à majorité musulmane et interdisait à leurs ressortissants toute entrée sur le territoire américain. Immédiatement baptisé « muslim ban » ou « décret anti-musulmans » par ses détracteurs, il avait provoqué de très vives critiques aux Etats-Unis comme au sein de la communauté internationale.
Lire aussi : Palestine: Trump fait des plans sur la comète
La mesure a été combattue en justice lors d’une âpre bataille qui a obligé le gouvernement à revoir sa copie à plusieurs reprises. L’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), en pointe de la lutte contre le texte, a tenté de prouver l’existence de préjugés antimusulmans durables chez Donald Trump, en rappelant sa promesse de campagne, qui avait provoqué un émoi planétaire, d’interdire l’entrée des Etats-Unis aux musulmans.
La Cour suprême des Etats-Unis a finalement validé mi-2018 une troisième mouture du décret anti-immigration qui interdit le territoire américain de façon permanente aux ressortissants de six pays: Yémen, Syrie, Libye, Iran, Somalie et Corée du Nord. Le Venezuela a été ajouté à la liste mais uniquement pour les responsables du camp du président Nicolas Maduro, honni de Washington.