Le président américain Donald Trump peut pavoiser : les forces américaines ont conduit un raid qui a permis d’éliminer le leader autoproclamé de l’État islamique, hier soir dans la région d’Idleb, dans le Nord-est de la Syrie.
Trump a lui-même annoncé la nouvelle, en traitant de tous les noms le terroriste Al-Baghdadi qui a causé de nombreux morts depuis 2014, au moins, avec la « création » de l’État islamique.
C’est assurément une grande victoire politique pour Trump qui traverse une période très difficile avec la procédure d’Impeachment déclenchée par les démocrates contre lui et qui devient de plus en plus menaçante, du fait des découvertes compromettantes qui se multiplient. Et qui révèlent que Trump a bel et bien demandé aux responsables ukrainiens d’enquêter sur les Biden, père et fils. Il s’y ajoute des déclarations de femmes accusant le président américain de « harcèlement sexuels ».
Le pire, pour lui, ce sont les voix discordantes qui s’élèvent dans le camp républicain pour se désolidariser de lui. Il y a aussi certaines spéculations sur l’économie qui montrerait des signes de faiblesse, même si le « plein emploi » est presque réalisé et que la Bourse continue de faire des gains solides.
Dans ce contexte où les incertitudes secouent la maison Trump, la mort de Al-Baghdadi est un bon point à engranger pour la Maison Blanche. La machine à communication de Trump est mise en branle et tous les « soldats » ultra-conservateurs vont agir de concert. C’est de bonne guerre !
Toutefois, Al-Baghdadi n’est pas Ben Laden ; et l’État islamique a été défait depuis longtemps en Irak et en Syrie. L’élimination de son chef est le coup de grâce qui restait. Il a été asséné par des forces américaines bien renseignées et particulièrement efficaces.
Pourtant Al-Baghdadi a réussi à narguer Américains, Russes, Syriens et autres pendant de longues années. On le croyait mort jusqu’à sa récente sortie, à travers une vidéo. Ce fut celle de trop qui a certainement permis de suivre sa trace et de mettre un terme à sa carrière criminelle.
Trump peut crier victoire, mais il ne peut effacer l’incohérence de son action en Syrie où il a retiré les troupes américaines, au moment où la Turquie se lance dans une offensive anti-kurde.
Face à un tollé mondial, il a envoyé le vice-président Mike Pence et le Secrétaire d’État Pompeo pour négocier un cessez-le-feu avec Erdogan. Ce cessez-le-feu est en cours au moment où Al-Baghdadi est abattu.
Mais la situation reste plus confuse que jamais et Trump a une énorme responsabilité à assumer si jamais les kurdes ne sont pas suffisamment protégés contre les forces turques qui cherchent à les anéantir.