Le chef du Gouvernement libyen d’Union nationale (GNA), Fayez Al-Sarraj, a dénoncé mercredi dernier, du haut de la tribune de la 74ème session de l’Assemblée générale de l’ONU les “ingérences de pays étrangers en Libye“, en citant nommément les Émirats arabes unis, la France et l’Égypte et a qualifié son adversaire, le maréchal Khalifa Haftar de “criminel de guerre assoiffé de sang“.
Fayez Al-Sarraj a critiqué ouvertement les Émirats arabes unis, l’Égypte et la France pour leur ingérence en Libye. Le chef du GNA a proféré ses dénonciations dans un discours prononcé, mercredi 25 septembre 2019 à l’Assemblée générale des Nations-Unies, qui se tient actuellement à New York.
Ce faisant, le chef du Conseil présidentiel du Gouvernement d’Union nationale (GNA) de la Libye, Fayez Al-Sarraj, a certainement oublié que c’est Abu Dhabi qui avait réussi en février 2019, à arracher un Accord entre lui et son principal frère ennemi, le maréchal Khalifa Haftar, Commandant de l’Armée nationale libyenne (ANL), en présence du représentant spécial de l’Onu pour la Libye, Ghassan Salamé !
Lorsque la crise libyenne s’est enlisée et que les principaux acteurs notamment Al-Fayez et Haftar ne se parlaient plus que par les tirs de roquettes et le lancement des obus, la France a tenté de les rapprocher lors d’une conférence, tenue à Paris à la fin mai 2018. À Paris, aucune des deux parties n’a voulu s’engager formellement pour l’organisation d’élections. L’Italie a ensuite tenté, en novembre de la même année, une autre conférence de réconciliation ou d’amorce de dialogue à Palerme, en présence de tous les pays impliqués.
Ce fut un nouvel échec dans la recherche de solutions pour le conflit libyen. C’est alors que les Émirats arabes unis entrent en jeu, en convoquant une conférence sur la crise libyenne à Abu Dhabi en février 2019. À l’issue de la rencontre, les deux protagonistes Al-Fayez et Haftar signent un Accord et s’engagent respectivement à œuvrer pour l’organisation d’élections en Libye.
Ce succès diplomatique des Émirats arabes unis était salué par l’Organisation des Nations-Unies et la communauté internationale qui voyaient, à travers l’initiative d’Abu Dhabi, un acte concret et appréciable vers la paix en Libye.
En voulant critiquer nommément les Émirats arabes unis, l’Égypte et la France, le chef du Conseil présidentiel du GNA se trompe de cibles, car ces pays œuvrent inlassablement pour une solution pacifique en Libye. En omettant de dénoncer dans la foulée, l’ingérence de la Turquie, Al-Fayez ne s’oppose pas par principe à l’ingérence étrangère dans la crise libyenne, mais plutôt à une ingérence favorable à son frère ennemi le maréchal Haftar, qui demeure pourtant une pièce maîtresse quasi-incontournable, dans toute recherche de solutions pour la crise libyenne. Une réalité dont tiennent largement compte ces pays qui veulent aider les Libyens à se retrouver autour d’une table.