Au moment où la forêt amazonienne brûle depuis plusieurs jours, la majorité des pays du monde ont choisi de rester bras croisés. En effet, ceux qui étaient au premier rang, pour soutenir la France à coup de millions de dollars lors du feu de l’Église de Notre-Dame, ont opté pour une autre attitude face aux feux qui durent depuis plusieurs jours.
Les réactions n’ont commencé à tomber que plus de deux semaines après le déclenchement des incendies qui ont déjà consumé une superficie égale à celle de l’hexagone alertent plusieurs activistes sur les réseaux sociaux. Le président brésilien Jair Bolsonaro, en est d’ailleurs pour quelque chose dans ce retard. Dans une sortie médiatique virulente, le chef de l’État issu de l’extrême droite avait dénoncé une « psychose environnementale ». Au moment où cette crise s’internationalisait, il a par ailleurs lancé une nouvelle charge contre les ONG, “soupçonnées” d’être responsables des départs de feux.
Après un long moment de silence, c’est l’ONU qui marque le coup. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est dit sur Twitter “profondément préoccupé” par les incendies dans la plus vaste forêt tropicale du monde. « En pleine crise climatique mondiale, nous ne pouvons accepter davantage de dégâts sur une source majeure d’oxygène et de biodiversité », a écrit Antonio Guterres, en réclamant que l’Amazonie soit « protégée ».
Aussitôt le tweet publié, d’autres réactions ont suivi. C’est notamment le président français Emmanuel Macron qui exprimait son inquiétude à propos de cette catastrophe. « Notre maison brûle. Littéralement. L’Amazonie, le poumon de notre planète qui produit 20% de notre oxygène, est en feu. C’est une crise internationale. Membres du G7, rendez-vous dans deux jours pour parler de cette urgence » a-t-il déclaré.
Les voisins du Brésil sont déjà en alerte. Le Pérou, où des fumées, mais non des feux, étaient visibles, a été le premier à déclarer être « en état d’alerte ». « Plus de 200 gardes forestiers (…) surveillent minute par minute l’état de l’incendie dans les forêts amazoniennes du Brésil et de Bolivie, pour la prévention », a déclaré sur Twitter le Service national des aires protégées (Sernanp). La Bolivie et le Paraguay voisins étaient eux aussi confrontés à des feux de forêt ayant causé des dégâts irréversibles à la faune et la flore, mais distincts de ceux d’Amazonie.
D’après l’Institut national de recherche spatiale (INPE) a fait état de près de 2.500 nouveaux départs de feu en l’espace de seulement 48 heures dans l’ensemble du Brésil. L’Institut souligne que 75.336 feux de forêt ont été enregistrés dans le pays de janvier jusqu’au 21 août, soit 84% de plus que sur la même période de l’an dernier. Selon un collectif d’ONG, 54% de ces feux concernent l’Amazonie.