Le gouvernement nigérian cherche des moyens de limiter la croissance démographique, qualifiée d’«exponentielle». Des consultations sont en cours avec les leaders traditionnels encore très influents dans le pays, qui s’étaient par le passé opposés au contrôle des naissances pour des raisons morales et religieuses.
Le Nigeria est l’un des pays les plus peuplés d’Afrique. Et la limitation de la croissance démographique est un « grand défi » pour le développement du Nigeria, selon la ministre nigériane des Finances. S’exprimant en marge d’un sommet économique mardi à Abuja, la ministre Zainab Ahmed a affirmé que le boom démographique au Nigeria était une préoccupation majeure des pouvoirs publics.
La ministre espère qu’avec le soutien des leaders traditionnelles, le gouvernement pourra définir une politique qui limite le nombre d’enfants qu’une mère peut avoir. « Parce que c’est important pour soutenir notre croissance », a-t-elle déclaré.
Zainab Ahmed a toutefois semblé se rétracter mercredi, ses propos ayant suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux. Sur Twitter, elle a précisé que le gouvernement n’était pas en faveur d’un plafonnement des naissances mais plutôt d’un « espacement des naissances ». « La croissance exponentielle de la population a été identifiée comme un défi », a-t-elle dit. « Nous n’avons jamais dit que le gouvernement fédéral allait plafonner le nombre de naissances ».
Première économie d’Afrique, le Nigeria est aussi le pays dont la population croit le plus rapidement, selon le rapport 2017 des Nations unies sur les “Perspectives de la population mondiale”.
C’est actuellement le septième pays le plus peuplé au monde avec près de 190 millions d’habitants. Mais selon les prévisions de l’ONU sa population devrait dépasser celle des États-Unis et grimper au 3ème rang mondial d’ici 2050. Ce sujet fait régulièrement débat dans une région où le chômage des jeunes atteint des records, tout comme la violence et le taux de délinquance.