La lutte contre le paludisme stagne alors que 219 millions de cas ont été enregistrés en 2017. Soit deux millions de plus que l’année précédente, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publié lundi.
Le paludisme est l’une des premières causes de mortalité au monde. Transmis par des moustiques infectés, la maladie est responsable de plus de 435.000 décès par an, majoritairement en Afrique.
La plupart des 219 millions de cas de paludisme en 2017, à savoir 200 millions (91%), ont été enregistrés en Afrique. Les 10 pays du continent les plus durement touchés par la maladie auraient enregistré 3,5 millions de cas supplémentaires par rapport à 2016, selon l’OMS.
Pour l’OMS, « nous devons changer de cap », prévient le directeur-général de l’Organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Nous ne sommes pas sur la bonne voie pour atteindre deux objectifs, à savoir, réduire de 40% l’incidence du paludisme et la mortalité associée par rapport aux niveaux de 2015 », dit-il, dans une déclaration reprise par l’AFP.
Parmi les pays les plus durement touchés figurent le Nigeria, Madagascar, la République démocratique du Congo (RDC) et l’Ouganda.
Des financements jugés insuffisants
Le fait qu’« un enfant de moins de cinq ans meurt toutes les deux minutes de cette maladie évitable et guérissable est inacceptable », estime Tedros Adhanom Ghebreyesus. L’OMS met en cause « l’accès et l’utilisation des interventions et outils antipaludiques essentiels » qui sont « insuffisants ».
Pour l’OMS, les investissements consentis en 2017 sont loin d’atteindre le niveau requis pour réduire d’au moins 40% l’incidence du paludisme et la mortalité associée au plan mondial par rapport à 2015. Les investissements dans la recherche ont atteint 588 millions de dollars en 2016, soit 85% des besoins annuels estimés.
« Dans 24 des 41 pays où le paludisme sévit le plus, lesquels dépendent en grande partie des financements externes pour lutter contre le paludisme, le niveau moyen de financement disponible par personne à risque a diminué sur la période 2015-2017 par rapport à 2012-2014 », regrette l’OMS.
« Parallèlement, l’émergence continue de la résistance du parasite aux médicaments antipaludiques et la résistance du moustique aux insecticides menacent les progrès futurs », prévient encore l’OMS.