Le pays d’Afrique centrale est confronté à une nouvelle épidémie du virus Ebola dans la région de Béni, a annoncé le ministre de la santé congolais, mercredi 1er août. Elle survient une semaine après la fin de la précédente contagion dans la province de l’Équateur.
Depuis le début du mois de juillet, une vingtaine de personnes a perdu la vie, terrassée par une mystérieuse maladie dans la commune rurale de Mangina, située dans la province du Nord-Kivu. Des échantillons avaient été envoyés au laboratoire de l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) à Kinshasa. Ce qu’ils ont révélé est à glacer le sang !
Huit jours après l’annonce de la fin officielle du neuvième épisode d’Ebola -entre mai et juillet 2018- pour laquelle l’OMS et les autorités ont organisé une cérémonie officielle, la maladie a refait surface. Cette fois-ci dans l’aire de santé de Mangina, située à environ 30 km au sud-ouest de Béni, dans le Nord-Kivu, dans l’est du pays.
La neuvième épidémie avait été localisée à Mbandaka, la capitale provinciale de la région de l’Équateur, nord-ouest, où la maladie a fait 54 morts. Il semble désormais que la maladie ait opéré un glissement géographique plutôt qu’avoir été complètement éradiquée du pays. Pourtant, « à ce stade, rien n’indique que ces deux épidémies, séparées de plus de 2500 km, soient liées », calme dans un communiqué Dr Oly Ilunga Kalenga, le ministre de la Santé.
« Une équipe de douze experts du ministère de la Santé arrivera à Béni ce jeudi 2 août », précise encore le texte. Trois experts dont deux épidémiologistes et un biologiste déjà sur place depuis 31 juillet 2018, compléteront cette Task Force anti-Ebola contre ce début de dixième épisode épidémique. Jusqu’ici, quatre cas d’Ebola ont été confirmés, même si certaines sources font état d’une dizaine de cas.
« Bien que nous ne nous attendions pas à devoir faire face à une dixième épidémie aussi tôt, la détection du virus est un indicateur du bon fonctionnement du système de surveillance », rassure pourtant Dr Oly Ilunga. Dans le lieu de détection de la maladie, le personnel de santé a installé des tentes dans les centres de santé qui reçoivent le matériel affrété par l’Organisation mondiale de la santé.
Le risque réside dans le fait qu’une panique générale s’empare du pays et que l’épidémie se propage. « J’en appelle au calme et à la prudence », lance Julien Paluku, le gouverneur de la province du Nord-Kivu. Avec la nouvelle déjà répandue d’une vingtaine de morts, difficile de dire si cet appel sera entendu.