Des violences ont éclaté entre manifestants chiites et forces de l’ordre à Abuja.

Des heurts ont éclaté mardi entre des partisans d’un leader chiite emprisonné et les forces de l’ordre aux abords de l’Assemblée nationale à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria.

Il s’agirait d’une manifestation du Mouvement islamique du Nigeria (IMN) qui a pris un tour violent lorsque des manifestants se sont emparés d’un fusil appartenant à l’un des policiers en position à l’entrée principale du bâtiment. « Ils se sont emparés du fusil de l’un d’entre eux et ont tiré sur un autre policier debout non loin de là », selon un témoin, cité par l’AFP. Les forces de sécurité ont riposté en ouvrant le feu sur les manifestants, blessant certains d’entre eux.

« Le type sur lequel ils ont tiré n’a été que blessé et a été rapidement évacué vers la clinique de l’Assemblée nationale, ainsi que celui dont le fusil a été dérobé, parce qu’il avait des contusions à la tête à cause de l’attaque », a-t-il ajouté.

L’Assemblée nationale a précipitamment suspendu sa séance plénière à la suite de ces violences. Le leader pro-iranien de l’IMN, Ibrahim Zakzaky, est détenu depuis des affrontements entre ses partisans et l’armée en décembre 2015.

Les partisans de Zakzaky ont manifesté à plusieurs reprises contre sa détention, à Abuja et dans plusieurs villes du nord du pays. En octobre, l’IMN et des organisations de défense des droits humains avaient affirmé que plus de 40 personnes avaient été tuées lorsque les forces de sécurité ont ouvert le feu sur la foule aux abords de la capitale.

L’armée a affirmé que six personnes avaient été tuées et que les soldats avaient tiré pour se défendre. Zakzaky, qui appelle à une révolution islamique inspirée de l’Iran chiite dans un État laïc et à grande majorité sunnite, s’oppose depuis des années aux autorités nigérianes.