Les pilotes du vol Ethiopian Airlines qui s’est écrasé le 10 mars 2019, faisant 157 morts, ont exécuté « à plusieurs reprises » les procédures d’urgence recommandées par Boeing. Telles sont les première concluions du rapport préliminaire publié jeudi sur les causes de ce crash qui a provoqué l’immobilisation au sol des avions 737 MAX à travers le monde.
Le rapport, présenté à Addis-Abeba, était très attendu. Il s’agit du deuxième crash en moins de cinq mois du 737 MAX 8 de Boeing, modèle phare de l’avionneur américain, dans des circonstances similaires : accidents survenus quelques minutes après le décollage à l’issue de mouvements d’oscillation brutaux et rapprochés.
« L’équipage a réalisé à plusieurs reprises toutes les procédures fournies par le constructeur, mais ils n’ont pas été en mesure de reprendre le contrôle de l’avion », a déclaré la ministre éthiopienne des Transports Dagmawit Moges, lors d’une conférence de presse. Le rapport préliminaire recommande dès lors que « le système de gestion de vol de l’avion soit revu par le fabricant » américain, a-t-elle ajouté.
« Les autorités de l’aviation devront vérifier que la révision du système de gestion de vol de l’avion a été correctement effectuée par le fabricant », avant que la flotte des Boeing 737 MAX, clouée au sol dans le monde entier depuis l’accident, soit autorisée à voler à nouveau, a insisté la ministre. La société Boeing a indiqué qu’elle allait « examiner » le rapport.
Pour rappel, l’avion d’Ethiopian s’est écrasé au sud-est d’Addis-Abeba six minutes après son décollage le 10 mars. Tous les passagers et membres d’équipage, de 35 nationalités différentes, ont péri dans la catastrophe.
Selon l’AFP, la ministre Dagmawit n’a pas fait référence au système de stabilisation de l’appareil (MCAS), soupçonné d’avoir joué un rôle clé dans l’accident, et qui avait déjà été mis en cause dans celui en octobre d’un 737 MAX 8 de la compagnie indonésienne Lion Air, qui s’était abîmé en mer de Java, faisant 189 victimes. Mais la ministre a évoqué un mouvement de « piqué répété » de l’avion.
Le directeur du Bureau éthiopien d’enquête, Amdiye Ayalew, a indiqué que le rapport complet devrait prendre entre six mois et un an à être rédigé, mais a souligné que l’enquête préliminaire n’avait montré aucun signe de « dégât causé par un objet extérieur ». La ministre Dagmawit a également souligné que « tout semblait normal au décollage ».