Le régime soudanais semble vouloir jouer la carte de l’apaisement. Le chef des services de renseignement soudanais a ordonné mardi la libération de toutes les personnes détenues depuis le début en décembre du mouvement de contestation contre le président El-Béchir.
La libération des détenus a été annoncée par le ministère soudanais de l’Information dans un communiqué, repris par les médias. « Le chef du Service national du renseignement et de la sécurité a émis un ordre de libération de toutes les personnes détenues lors des incidents en cours », est-il précisé dans le communiqué.
Selon des ONG de défense des droits humains, plus de 1.000 manifestants, leaders de l’opposition, militants et journalistes ont été détenus par le puissant Service national du renseignement et de la sécurité (NISS), organe qui mène la répression depuis le début des manifestations le 19 décembre.
Les États-Unis et l’Union européenne avaient appelé le Soudan à libérer les activistes détenus à la suite des manifestations.
Les manifestations déclenchées par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain se sont transformées en mouvement de contestation contre le président Omar El-Béchir, au pouvoir depuis trois décennies après un coup d’État soutenu par les islamistes en 1989.
Trente personnes sont mortes depuis le début des protestations selon un bilan officiel. Des ONG évoquent toutefois plus de 40 morts. Répondant à l’appel à manifester quotidiennement de l’Association des professionnels soudanais, des manifestants se sont à nouveau rassemblés mardi au Soudan, notamment à Khartoum et dans la ville voisine d’Omdourman, où des policiers les ont dispersés faisant usage de gaz lacrymogène.