Le Dr Evan Atar Adaha, chirurgien sud-soudanais, a été récompensée par le prix Nansen décerné par le HCR.

Le Dr Evan Atar Adaha, un chirurgien sud-soudanais, est devenu le lauréat du prix Nansen 2018 décerné par le Haut-commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR). Le prix Nansen honore des services exceptionnels rendus aux personnes déplacées par les conflits ou les persécutions.

« Grâce à ses efforts inlassables, des milliers de vies ont été sauvées et d’innombrables hommes, femmes et enfants se sont vu offrir une nouvelle chance de construire leur avenir », a déclaré le haut-commissaire aux réfugiés, Filippo Grandi, dans un communiqué repris par la presse internationale.

La cérémonie de remise du prix Nansen 2018 se tiendra le 1er octobre à Genève et l’allocution principale y sera prononcée par l’actrice Cate Blanchett, ambassadrice de bonne volonté du HCR.

Originaire de Torit, une ville du Soudan du Sud, le Dr Atar a étudié la médecine à Khartoum, au Soudan, avant de pratiquer en Égypte. En 1997, alors que la guerre faisait rage dans l’État soudanais du Nil Bleu, il est parti travailler dans cette région où il a créé son premier hôpital, avant de fuir les violences en 2011.

Cette même année, le Soudan du Sud, la plus jeune nation du monde, a obtenu son indépendance du Soudan à l’issue d’un référendum. Mais une guerre civile a provoqué la plus grave crise de réfugiés en Afrique en termes de chiffres et la troisième à l’échelle mondiale. Cette crise s’intensifie plus vite que tout autre en Afrique, selon le HCR. Près de 1,9 million de personnes ont été déplacées et 2,5 millions d’individus sont devenus des réfugiés dans les pays voisins.

En 2011, l’intensification des violences a contraint le Dr Atar à fuir, avec son équipe, vers Bunj, dans le nord-est du Soudan du Sud (à proximité de la frontière du Soudan), où il dirige l’unique hôpital opérationnel dans une communauté de plus de 200.000 personnes.

Depuis son établissement à Bunj, « le Dr Atar travaille sans relâche pour mobiliser des financements et former des jeunes aux soins infirmiers et obstétricaux », fait valoir le HCR, qui souligne que le chirurgien « vit près de l’hôpital sous une simple toile de tente alors que sa famille habite à Nairobi, au Kenya ».