L’Ouganda a expulsé jeudi soir le dirigeant belge de la filiale locale du géant sud-africain des télécommunications MTN. Il s’agit du quatrième responsable de l’opérateur à subir ce sort, au motif qu’il représentait une « menace pour la sécurité nationale ».
Wim Vanhelleputte occupait depuis juillet 2016 le poste de directeur général de la filiale locale du groupe MTN, présent dans 22 pays africains. Il est le quatrième membre de la direction de MTN Ouganda à être expulsé depuis le début de l’année.
Fin janvier, la police avait annoncé les expulsions du Français Olivier Prentout et de la Rwandaise Annie Bilenge Tabura, accusés d’avoir voulu « compromettre la sécurité nationale », puis de l’Italienne Elsa Muzzolini.
Le porte-parole de la police ougandaise a cité les mêmes motifs pour expliquer l’expulsion du Belge, à savoir « des raisons de sécurité nationale ».
« MTN n’a pas été informé des motifs de l’expulsion et travaille d’arrache-pied pour établir les raisons précises de l’expulsion », a déclaré Valery Okecho, directeur de la communication de MTN Ouganda, cité par l’AFP. « Nous sommes à juste titre préoccupés par ces développements et sommes déterminés à trouver un terrain d’entente avec les autorités de manière à résoudre cette affaire », a-t-il ajouté.
Le président ougandais Yoweri Museveni avait rencontré le directeur exécutif du groupe sud-africain MTN Rob Shuter lors du Forum de Davos fin janvier. Yoweri Museveni a fait état de soupçons de fraude fiscale dans le secteur des télécoms, consistant à ne pas déclarer tous les appels passés par les utilisateurs, une pratique ayant pour effet de « priver le gouvernement de certains revenus ».
Le président ougandais avait également reproché aux opérateurs de téléphonie étrangers de contribuer à appauvrir le pays en captant les faibles ressources de leurs abonnés, sans leur offrir pour autant un service de qualité.
Pour rappel, En juillet 2018, MTN avait déclaré que des hommes armés se réclamant des services de renseignement ougandais avaient « kidnappé » deux de ses sous-traitants et les avaient forcés à ouvrir le principal centre de données de l’entreprise, où ils avaient tenté en vain d’accéder aux serveurs. MTN Ouganda avait souligné à l’époque qu’elle prenait au sérieux cet « incident criminel » et l’avait signalé aux autorités, tout en ajoutant qu’elle doutait qu’il fasse l’objet d’une enquête.