Après plusieurs reports, les élections législatives au Gabon auront finalement lieu au mois d’octobre 2018. Le pays n’a plus de députés depuis le 30 avril 2018.
Le Centre gabonais des élections (CGE) a annoncé que les élections législatives et locales se tiendront le 6 octobre prochain. Les élections législatives gabonaises ont été reportées depuis plus de deux ans. La CGE, la commission électorale en charge de l’organisation des scrutins depuis sa mise en place fin avril, a annoncé que le premier tour se tiendrait le samedi 6 octobre, en même temps que les élections locales. Le deuxième tour aura lieu le 27 octobre. La date limite du dépôt des candidatures est fixée au 20 août, et la campagne débutera officiellement le 25 septembre pour se clôturer à la veille du scrutin.
Une assemblée sans députés depuis fin avril
C’est en effet fin avril 2018 que la présidente de la Cour constitutionnelle avait annoncé la dissolution de l’Assemblée et demandé la démission du gouvernement, qui avait échoué à organiser ces scrutins. Les pouvoirs de l’Assemblée nationale ont été temporairement transférés au Sénat. L’opposition avait dénoncé cette décision, présentant les raisons invoquées par le gouvernement comme des “arguties” destinées à reporter une fois encore les législatives. Les élections législatives sont les premières depuis la présidentielle de 2016 qui avait donné lieu à des violences meurtrières, après l’annonce de la victoire du président sortant Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 2009.
Reformé quelques jours plus tard avec à sa tête le même Premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet et quelques ajustements – dont certains transfuges de l’opposition -, le gouvernement a engagé début juin la révision du fichier électorale, un processus dont la dernière phase doit s’achever au début du mois d’août. De son côté, l’opposition avance en ordre dispersé à l’approche de ce scrutin. Plusieurs candidats, membres de la coalition de Jean Ping pour la dernière présidentielle, sont décidés à se présenter pour ce nouveau scrutin tandis qu’une autre frange prône le boycott.
Rappelons que le Gabon traverse depuis 2015 une période économique difficile qui avait été aggravée par la baisse des prix du brut et s’était traduite par du chômage, des grèves à répétition et des entreprises qui ont tourné au ralenti ou mis la clé sous la porte. Riche principalement de son pétrole et de sa forêt, le Gabon a vu sa croissance affaiblie ces dernières années du fait du déclin de la production de pétrole.