2018 sera-t-elle l’année de la chute des anciens présidents ? Les récentes révélations contre Nicolas Sarkozy en France, Jacob Zuma et Abdoulaye Wade en Afrique sont annonciatrices de jours sombres pour ces anciens présidents.
Afrique, Moyen-Orient ou Europe, la corruption au plus haut sommet des états semblent prendre de l’ampleur. En effet, après Sarkozy en France et Netanyahou en Israël, le tour de Zuma et de Wade en Afrique semble assez proche. Les témoins à charge se multiplient et des nouvelles preuves sont soumises à l’opinion publique avant la justice.
Sarkozy en France
Depuis sa tombe en Libye, l’ancien guide Muammar Kadhafi finira-t-il par avoir raison de l’ex-président français Nicolas Sarkozy. Le développement récent des évènements dans l’hexagone laisse croire que cela ne va pas tarder. En garde à vue depuis quelques jours, l’ancien locataire de l’Elysée a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de financement libyen de sa campagne électorale de 2007.
Se défendant comme il peut devant la justice de son pays, l’architecte des frappes aériennes de l’OTAN contre la Libye en 2011 a invoqué devant les juges, ce mercredi, l’absence de preuve matérielle et affirme vivre l’enfer de la calomnie. Inculpé pour « corruption passive », « financement illégal de campagne électorale » et « recel de fonds publics libyens », Sarkozy a adopté une stratégie de défense se basant notamment sur la victimisation.
Dans ce sens, l’ancien chef de l’état âgé de 63 ans a fait savoir qu’il a déjà beaucoup payé pour cette affaire sur le plan politique. « J’ai perdu l’élection présidentielle de 2012 à 1,5%. La polémique lancée par Kadhafi et ses sbires m’a coûté ce point et demi » a-t-il affirmé devant les magistrats. Toutefois, les nouveaux éléments qu’affirme détenir l’héritier de la famille Kadhafi, Seïf El-Islam risquent de compromettre les chances de Sarkozy de sortir indemne de cette affaire.
Wade et Zuma en Afrique
Par ailleurs, les hommes qui ont fait tomber Nicolas Sarkozy en France semblent disposer de preuves compromettantes pour l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade également. En effet, le rôle joué en 2011 en Libye par Abdoulaye Wade pour le compte du président français de l’époque vient d’être révélé au grand jour par deux témoins proches de ce dossier. Il s’agit de Ziad Takieddine et Seïf El-Islam Kedhafi
Les témoignages apportés récemment par les deux hommes confirment les soupçons autour de l’implication de Wade dans la chute du régime libyen. En échange de ce rôle, l’ancien président africain aurait reçu la somme de 20 millions de dollars. Selon Ziad Takieddine, le bénéficiaire de cette somme n’est pas l’ancien président mais son fils Karim Wade, poursuivi pour plusieurs affaires de corruption.
Toutefois, Wade n’est pas le seul ex-président africain dont le nom est désormais lié aux scandales financiers. Jacob Zuma, récemment débarqué de la présidence sud-africaine traine des casseroles à son tour. Le procureur général à Pretoria a annoncé, en fin de semaine dernière, détenir des preuves solides pour l’implication de l’ancien président dans une grande affaire de corruption.
Netanyahou en Israël
En Israël, c’est plutôt un Premier ministre en exercice qui est mis en cause. En effet, Benjamin Netanyahou semble au bord du gouffre. L’un de ses proches collaborateurs, Nir Hefetz, a signé avec les enquêteurs un accord lui conférant le statut dit de « témoin d’État ». Ancien porte-parole de Netanyahou puis de sa famille jusqu’en 2017, Nir Hefetz ne sera pas jugé, n’ira pas en prison et ne paiera pas d’amende en contrepartie de son témoignage compromettant pour son ancien employeur.
Selon les médias israéliens, « Hefetz pourrait livrer des enregistrements de l’épouse du Premier ministre ». Il pourrait aussi témoigner dans les autres investigations visant directement ou indirectement M. Netanyahu, selon d’autres médias qui rappellent que l’incontournable premier ministre a été écouté à huit reprises dans le cadre de six dossiers ouverts par la justice israélienne.