Serigne Bassirou Guèye, procureur de la République sénégalaise.

Face à la presse nationale et internationale, le procureur de la République du Sénégal a pris ses responsabilités pour ouvrir une enquête globale sur les allégations du « reportage » de la BBC sur les contrats pétroliers, mais aussi sur la divulgation du rapport de l’IGE (inspection Générale d’État) dans les réseaux sociaux.

Le procureur de la République est parfaitement dans son rôle, à la suite d’une saisie de la part du ministre de la justice. Et c’est le Président Macky Sall, lui-même qui a souhaité que toute la lumière soit faite sur cette « affaire » que d’aucuns cherchent à « manipuler à des fins politiciennes pernicieuses ».

Bassirou Guèye a tenu un langage net et clair : il a instruit la DIC (division des investigations criminelles) et la SR (section de recherche) de la gendarmerie pour qu’elles diligentent des investigations approfondies, ne négligeant aucune piste et n’épargnent aucune personne susceptible de pouvoir apporter des éléments d’information à même d’aider à la manifestation de la vérité.

La journaliste de la BBC, Jones et Aliou Sall, patron de la Caisse de dépôt et de consignation du Sénégal, seront interrogés. Les zones d’ombre du reportage particulièrement tendancieux, seront mis en exergue et Mme Jones devra éclairer la lanterne des limiers de la DIC et de la SR. Elle devra expliquer, entre autre, les scènes de manifestations populaires utilisées dans le reportage qui n’ont rien à voir avec les protestations alléguées contre les « contrats pétroliers ».

Les affirmations fallacieuses que le « Sénégal a perdu des milliards de dollars que Frank Timis aurait volés au pays » vont être passées au peigne fin. Et Mme Jones sera sommée de dire pourquoi, elle a laissé passer un tel mensonge dans son « reportage ».

Elle ne pourra pas se réfugier « derrière le secret et /ou la protection des sources » ? Ce serait trop facile. Parce qu’on peut donc mentir et calomnier et s’en tirer à si bon compte.

Pour Aliou Sall, l’occasion est à saisir pour clarifier ses relations d’affaires avec Frank Timis et édifier, encore une fois, les Sénégalais sincères, sur son action qui ne leur a pas coûté un seul kopek.

Frank Timis est, peut-être, un homme d’affaires très critiqué, mais il a osé miser sur des contrats d’exploration, sans aucune garantie de trouver quoique ce soit.
 Il a été chanceux et, le Sénégal découvre ainsi une manne pétrolière qui sommeillait au fond de l’océan depuis 23 millions d’années. Si les colons l’avait découverte…

En ce qui concerne l’enquête, il faut souhaiter qu’elle puisse être rapide et efficace. La DIC et la SR ont une réputation à défendre et leurs agents sont de redoutables limiers, rigoureux, persévérants et incorruptibles.

Le procureur Serigne Bassirou Guèye a aussi demandé à tous les citoyens -qui ont une expertise dans le domaine du pétrole- de leur apporter leur aide. Un sursaut national est nécessaire pour relever le défi de la transparence, face aux « fake news » qui menacent toutes les démocraties.

C’est bien parce que le président Macky Sall n’a rien à cacher qu’il a engagé l’État dans cette mobilisation exceptionnelle pour tirer cette affaire au clair. Il est aussi question de faire toute la lumière sur la divulgation du rapport de l’IGE(inspection général d’État ) dans les réseaux sociaux. C’est un précédent dangereux qui menace la sécurité nationale. Les personnes qui ont favorisé cette « fuite » ont gravement fauté et méritent de subir une sanction judiciaire à la mesure de leur forfait.

La démocratie exige un respect des règles et une honnêteté intellectuelle (en vérité de l’honnêteté tout court) en toutes circonstances. Lorsque Abdoul Mbaye, ancien premier ministre, affirme qu’il a signé des documents mais « à l’insu de son plein gré » (comme le tristement célèbre cycliste dopé Richard Virenque), on peut affirmer qu’il n’était pas à sa place.

Assumer ses responsabilités, c’est aussi reconnaître ses erreurs, si erreur il y a.