Natif du Nord Mali, précisément à Gao et âgé de 64 ans, Soumeylou Boubeye Maïga, qui vient d’être reconduit dans les fonctions de Premier ministre par S.E. le président Ibrahima Boubacar Keïta, est un lauréat de la prestigieuse école de journalisme, le Centre d’Études des Sciences et Techniques de l’Information (CESTI) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Titulaire d’un DESS de Diplomatie et d’Administration des Organisations internationales de l’Université de Paris-Sud et d’un diplôme de Relations économiques internationales de l’Institut d’Administration de Paris, M. Maïga a un parcours élogieux dans la haute administration malienne. Il a servi comme chef des Services des Renseignements et a été successivement ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Secrétaire général de la Présidence de la République avant d’être nommé le 30 décembre 2017, au poste de Premier ministre.
Réélu le 16 août dernier à la tête du pays pour un deuxième mandat, le Président Ibrahim Boubacar Keïta a prêté serment hier mardi 4 septembre 2018. Aussitôt après, il reçoit la démission du premier ministre sortant Soumeylou Boubèye Maïga et son gouvernement, avant de le charger à nouveau de former le nouveau gouvernement, attendu dans les jours qui viennent. Dans son discours de prestation de serment, le Président Keïta a dit placer son mandat sous le sceau du « Retour de la paix et de la sécurité» une priorité absolue « en privilégiant la voie du dialogue inter-malien ».
Le président malien, a l’instar de tous les observateurs de la situation au Mali, a su diagnostiquer les défis majeurs qui l’attendent pour son prochain quinquennat, lors de son discours de prestation de serment. Ils se résument comme suit : Renforcement de la cohésion nationale, lutte contre le terrorisme, restaurations des valeurs et la lutte contre la corruption, la réforme de l’État pour le rendre plus efficace pour la satisfaction des besoins des citoyens, de manière inclusive, libération de l’initiative privée afin de booster le secteur et en faire le moteur du développement et un pourvoyeur efficient d’emplois et de richesses, l’éradication de la pauvreté par la promotion des femmes et des jeunes et la mise en valeur de leurs potentialités. Il est à noter que le Mali a fait des pas de géant durant le premier mandat du président Ibrahima Boubacar Keïta.
En 2012, le pays était presque séparé de sa partie nord, les ressources naturelles, exploitées de manière anarchique, au point d’en priver les populations autochtones. Le nord Mali était réduit au statut d’un no man’s land où régnait la loi de la jungle, la situation économique était alarmante.
Aujourd’hui, l’État restaure petit-à-petit l’intégrité territoriale de la république et impose son autorité à la quasi-totalité des régions administratives. Depuis 2015, l’Accord de paix d’Alger a été paraphé par le gouvernement du Mali et les mouvements armés. Grâce à l’aide de la France et de la communauté internationale, l’armée malienne s’acquitte honorablement de sa mission régalienne et tente de relever les défis de la sécurité et de la paix dans l’ensemble du territoire malien.
Il reste, certes, beaucoup à faire dans ces secteurs, mais en accordant un second mandat au Président IBK, le peuple malien semble lui dire : C’est déjà bon, mais peut mieux faire.
Dans ce cadre, un homme, à la dimension de Soumeylou Boubèye Maïga a le profile de l’emploi. Journaliste de profession, M. Maïga a exercé tour à tour, les fonctions de directeur général des services de renseignements, de ministre de la Défense, puis celui des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, avant d’être nommé Premier ministre.
Il avait servi auparavant, dans les cabinets d’anciens présidents dont Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré. Homme d’ouverture et de dialogue, M. Maïga a tout ce qu’il faut pour conduire sur instruction du chef de l’État l’important dossier de la réconciliation nationale. Il dispose d’atouts réels pour assister le Président IBK, dans sa haute et sublime mission de rendre au Mali, son leadership au sein des grandes nations qui aspirent à l’émergence.
Son expertise avérée en matière de diplomatie et des relations internationales, confère au nouveau Premier ministre, l’aptitude de faire bénéficier le Mali des retombées d’une coopération équitable avec les pays amis traditionnels occidentaux, mais également avec la Chine et l’Inde, mais surtout avec les pays du Moyen-Orient.
Membre fondateur de le CEDEAO et de l’Union africaine, le Mali a déjà compris, très tôt, l’intérêt immense de la coopération sous-régionale et régionale.
Réélu avec plus de 67,17% des électeurs maliens, Ibrahima Boubacar Keïta aura, lui aussi, fait le bon choix en misant sur celui qui lui a été fidèle et utile durant les périodes d’hésitation et de doute. Soumeylou Boubèye Maïga, selon de nombreux observateurs, est indiscutablement, l’homme de la situation.