Le groupe armé tchadien visé par des frappes françaises début février dans le nord-est du Tchad avait l’intention de renverser le président Idriss Déby Itno. Ce dernier aurait sollicité Paris pour éviter un « coup d’État ». Il s’agit là des déclarations mardi du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
Des combattants rebelles de l’Union des forces de la résistance (UFR) sont entrés fin janvier au Tchad depuis la Libye, où ils étaient basés. À la demande de N’Djamena, la France a annoncé avoir procédé à trois reprises à des frappes de Mirage 2000 contre leur colonne de pick-up.
L’UFR est un groupe armé né en 2009, dont la majorité des membres et des chefs est à l’origine d’une tentative de putsch en 2008 stoppée in extremis aux portes du palais présidentiel de N’Djamena grâce à l’appui de l’allié français.
« Il y a eu une attaque d’un groupe rebelle venu du sud libyen, qui est déstabilisé, pour prendre le pouvoir par les armes à N’Djamena et le président Déby nous a demandé par écrit une intervention pour éviter ce coup d’État venu du sud libyen, et pour protéger son propre pays », a déclaré à l’Assemblée nationale française, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
Cette intervention française « est tout à fait conforme au droit international », a répété le ministre français. « Une bataille est perdue mais pas la guerre », a déclaré lundi à l’AFP Youssouf Hamid, porte-parole de l’UFR, après la capture samedi de plusieurs dizaines de ses combattants par l’armée tchadienne.
Depuis son arrivée au pouvoir en 1990 avec l’aide de Paris, Idriss Déby, qui avait renversé Hissène Habré, a toujours pu compter sur son allié français.