Le procès du maire de Dakar vient de commencer véritablement ce jour avec l’interrogatoire des accusés par le tribunal.
Le comptable de la mairie Yaya Bodian a été accusé publiquement par Mme Fatou Traoré (qui est aussi employée de la mairie) de lui avoir demandé de lui « prêter les papiers à entête de l’entreprise de sa famille dénommée Tabar pour justifier les décaissements effectués au niveau de la caisse d’avance ».
M. Bodian a reconnu les faits et a précisé qu’il s’agissait de « régler un problème comptable avec les décaissements de la caisse d’avance et qu’il n’y avait pas de livraison de marchandises ». Selon lui « il s’agissait de fonds politiques ». Et cela se faisait depuis longtemps.
Khalifa Sall qui a aussi pris la parole, pour la première fois, a affirmé que : « le procès était politique et que s’il se retrouve à la barre ; c’est parce qu’il a refusé une proposition qui lui a été faite ». Il a demandé au tribunal de « libérer tous ses co-accusés qui n’ont rien fait ». Il assume tout, a-t-il ajouté.
On le voit, maintenant que le procès touche au fond de l’affaire ; les choses sont d’une simplicité élémentaire : des hommes et une femme(Fatou Traoré est la seule femme présente sur le banc des accusés) ont agi, en toute connaissance de cause pour faire des fausses factures et soutirer près de 2 milliards de FCFA de la caisse d’avance de la mairie de Dakar.
Leur ligne de défense selon laquelle : « il s’agit de fonds politiques » ne tient pas la route car si tel était le cas pourquoi faire des fausses factures ?
Il faut éclairer la lanterne du tribunal sur les tonnes de riz et de mil déclarées et sur l’utilisation des fonds décaissés. On comprend maintenant la volonté désespérée des avocats du maire de Dakar de multiplier les diversions et d’essayer d’orienter le procès vers des élucubrations politiciennes. Tout cela, pendant des mois pour éviter l’examen au fond du dossier judiciaire. Aujourd’hui ils ont déchanté : la vérité éclate au grand jour et elle est aveuglante.
Les témoins à décharge comme les anciens maires de Dakar que sont Mamadou Diop et Pape Diop ne pourront pas justifier l’injustifiable à savoir la subtilisation de près de 2 milliards de FCFA qui sont des deniers publics utilisés nul ne sait à quelle fin. Khalifa Sall et ses complices ont une occasion de tout révéler au tribunal et au public.
Ce procès n’a rien de politique. Il s’agit d’une affaire qui relève du tribunal correctionnel. Rien d’autre ! Et le parquet vient de marquer un point important : les personnes impliquées dans l’élaboration de fausses factures ont avoué.