Le scrutin présidentiel du dimanche s’annonce compliqué pour le président camerounais Paul Biya. Deux de ses opposants ont décidé de créer une nouvelle coalition pour tenter de lui barrer la route. Une coalition redoutable selon plusieurs observateurs.
Une alliance redoutable
À l’approche des élections présidentielles au Cameroun, le paysage politique vient d’être chambouler dans le pays. En effet, « à moins de 48h du scrutin présidentiel de dimanche et pour la première fois depuis 1992, deux opposants de poids ont annoncé une candidature commune contre l’inamovible président sortant Paul Biya, candidat à un 7ème mandat » ont rapporté les médias locaux et internationaux dans la nuit du samedi.
La nouvelle situation risque de compliquer la tâche au président actuel, candidat à sa propre succession. En effet, le camp d’Akere Muna, l’un des principaux candidats de l’opposition, s’est rallié à la candidature de Maurice Kamto selon son porte-parole. « Akere Muna accepte de retirer sa candidature à la présidence de la République (…) et de soutenir Maurice Kamto » a-t-il annoncé. Après ce nouveau positionnement, les deux candidats de l’opposition ont prévu d’organiser, samedi, un meeting commun à Douala, la capitale économique camerounaise.
Selon plusieurs spécialistes de la question camerounaise, cette alliance est redoutable pour le président en place. Il s’agit en effet de la première fois qu’une alliance se forme contre lui depuis les élections de 1992. « À l’époque, les principaux candidats s’étaient ralliés derrière le leader incontesté de l’opposition, John Fru Ndi » rappelle la presse.
Les négociations toujours en cours
L’idée d’une coalition de l’opposition n’est pas nouvelle au Cameroun. La question a été au cœur des débats dans le pays depuis plusieurs mois. Mais, chaque candidat s’estimant sûr de ses chances de faire un score significatif, les négociations avaient échoué. Selon le leader de l’opposition, Maurice Kamto, les discussions se poursuivent avec d’autres candidats. « Nous négocions avec Cabral Libii et Serge Espoir Matomba » a affirmé à la presse l’un des cadres de son parti.
Ancien ministre délégué à la Justice entre 2004 et 2011, Kamt a fondé son parti politique en 2012. Il a rassemblé des milliers de personnes lors de ses meetings de campagne. Avocat de profession, il a notamment négocié avec succès pour le Cameroun le contentieux territorial avec le Nigeria sur la presqu’île de Bakassi. Pour ses partisans c’est l’homme parfait pour le pays, mais ses détracteurs lui reprochent toujours son soutien précédent au président Biya.