Le président Mohamed Ould Aziz a déclaré à Oualata (à l’intérieur du pays) qu’il ne sera pas « candidat à un troisième mandat en 2019 ».
Il met fin ainsi aux spéculations et supputations qui commençaient à rendre nerveux beaucoup de membres de la « classe politique » mauritanienne. Aziz choisit donc de respecter la Constitution qui lui interdit de briguer un troisième mandat consécutif.
Toutefois, il précise qu’il va rester en Mauritanie et pourrait se présenter lors du prochain scrutin présidentiel en 2024. D’ici là, beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts et nul ne sait quel sera le contexte politique qui prévaudra.
Ce que l’on constate c’est que Aziz, comme ses pairs de Sierra-Leone, Ernest Koroma et du Libéria, Eleen Johnson-Sirleaf, a décidé de ne pas forcer le destin et de fragiliser la démocratie mauritanienne. Le respect de la limitation des mandats est un impératif démocratique.
Au Sénégal, Abdoulaye Wade qui avait passé outre, pour se présenter, a été largement battu par Macky Sall en 2012. Il faut souhaiter que l’exemple de Aziz inspire Alpha Condé de la Guinée-Conakry et Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire.
Le premier fait des pieds et des mains pour pouvoir contourner la limitation imposée par la Constitution qui lui interdit de solliciter un troisième mandat. Et tout laisse croire qu’il va y aller comme un éléphant dans un magasin de porcelaine.
Le second essaie de se rendre indispensable pour devenir le « candidat proposé » par ses partisans. Dans les deux cas la violence risque d’être au rendez-vous et la démocratie sera éclaboussée.
La communauté internationale et, notamment l’union africaine doit tirer sur la sonnette d’alarme maintenant. La CPI, aussi pour mettre tout le monde face à ses responsabilités. Mieux vaut prévenir que guérir.