Le président rwandais Paul Kagame a procédé jeudi à un remaniement ministériel. Un remaniement caractérisé notamment par le départ des poids-lourds de la Défense et des Affaires étrangères.
Ce remaniement vient entériner le départ de la ministre des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo, nommée le 12 octobre secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Elle est remplacée par Richard Sezibera, 54 ans, ancien secrétaire général de la Communauté d’Afrique de l’Est (2011-2016) et ancien ministre de la Santé, indique le communiqué de la présidence.
Plus inattendu est le départ d’un des piliers du régime, James Kabarebe, ministre de la Défense depuis 2010. Ce dernier occupera désormais le poste nouvellement créé de conseiller spécial du président pour les questions de sécurité.
James Kabarebe est remplacé à la tête du ministère de la Défense par le général Albert Murasira, issu comme lui des rangs de la rébellion du Front patriotique rwandais (FPR) qui mit fin au génocide de 1994 en s’emparant de Kigali puis du reste du pays.
L’ex-ministre de la Défense faisait partie des sept proches du président Kagame inculpés en France dans l’enquête sur l’attentat de 1994 contre l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana, considéré comme le déclencheur du génocide qui fit 800.000 morts selon l’ONU, principalement dans la minorité Tutsi.
Dans un réquisitoire définitif du 10 octobre, le parquet de Paris demande l’abandon des poursuites contre les sept inculpés, faute de “charges suffisantes”. Récemment, James Kabarebe avait accusé l’Ouganda du président Yoweri Museveni de procéder à des arrestations illégales de Rwandais sur son sol et de soutenir d’ex-militaires rwandais en exil. Selon les observateurs, ces déclarations avaient envenimé un peu plus les relations déjà tendues entre Kigali et Kampala.