Le président nigérian Muhammadu Buhari a approuvé mercredi dernier le budget 2018 de la première économie d’Afrique. Plus de six mois après sa présentation au parlement. Le budget de 9,1 billions de nairas (22 milliards d’euros) vise à stimuler la croissance économique après la pire récession que le pays ait connue depuis plus de 25 ans, liée à l’effondrement des prix du brut.
Le président nigérien avait signé le texte afin de ne pas ralentir davantage le rythme de la reprise économique, qui a sans doute été affectée par le retard dans l’adoption du budget. Mais il s’est dit préoccupé par certains changements apportés par l’Assemblée nationale aux propositions qu’il avait présenté en novembre dernier.
« J’ai l’intention de chercher à remédier à certains des problèmes les plus sensibles par le biais d’un budget additionnel ou d’amendements que j’espère que l’Assemblée nationale pourra examiner rapidement », a-t-il souligné.
Les retards dans l’adoption des budgets gouvernementaux sont habituels au Nigeria, mais les experts estiment qu’ils ont des conséquences importantes.
« L’économie fonctionne plutôt à la dérive », a souligné l’économiste Eze Onyekpere, du Centre pour la justice sociale à Abuja. Bien que le budget semble ambitieux, le Nigeria n’applique pas toujours ses plans de dépenses en capital, a pour sa part relevé dans une note Razia Khan, économiste chez Standard Chartered Bank.
« À travers les gouvernements successifs, c’est là que le bilan du Nigeria a été particulièrement médiocre. Il n’y a aucune raison de supposer que cette fois, tous les plans de dépenses seront nécessairement exécutés », a-t-elle ajouté.
Buhari, qui souhaite briguer un second mandat aux élections prévues en février 2019, tente de diversifier l’économie du Nigeria, qui reste dépendante du pétrole avec 70% de ses revenus, et 90% des exportations.