Un contingent de plus de cinq cent soldats tchadiens est entré vendredi au Nigeria pour « prêter main forte » à l’armée nigériane contre le groupe terroriste Boko Haram. Les Nigérians doivent élire samedi leur nouveau président dans un climat de tension, marqué par le report des élections présidentielles qui devaient se dérouler la semaine dernière.
Les 500 soldats tchadiens, qui dépendent du 2ème secteur de la Force multinationale mixte (FMM, coalition régionale), doivent épauler l’armée nigériane contre le groupe Boko Haram, selon le porte-parole de l’armée tchadienne, le colonel Azem Bermendoa Agoun, cité par l’AFP.
Partis de N’Djamena vendredi en fin d’après-midi, ils sont passés par Kousseri, ville de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun frontalière du Tchad, avant d’entrer dans le nord-est du Nigeria.
Vendredi, le président Muhammadu Buhari, candidat à un second mandat, a assuré aux 84 millions d’électeurs nigérians qu’ils pourraient voter en sécurité, dans un climat tendu après le report de la présidentielle d’une semaine.
En 2015, Muhammadu Buhari avait été élu après avoir promis de mettre fin à la rébellion de Boko Haram. Mais la situation dans le nord-est du pays est alarmante : les attaques se sont multipliées ces derniers mois, avec des dizaines, voire des centaines de soldats tués par le groupe terroriste.
Des attaques de Boko Haram dans la région du Lac Tchad ont par ailleurs fait au moins quatre morts vendredi au Niger, et cinq morts jeudi au Tchad.
Depuis le début du soulèvement de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria en 2009, plus de 27.000 personnes sont mortes, alors que 1,8 million d’autres ne peuvent toujours pas regagner leur foyer.
Le Nigeria est le pays le plus peuplé d’Afrique avec 190 millions d’habitants, sa première économie, et son premier exportateur de pétrole: l’enjeu du scrutin de samedi est de grande importance pour la stabilité de la région.