Après 6 mois de retard, le président nigérian vient de décrocher l’accord parlementaire pour son budget de dépenses de 29,8 milliards de dollars. Une enveloppe qui devrait profiter à Buhari en quête d’un second mandat en février prochain, en soutenant ses réalisations.
Le parlement nigérian vient d’adopter un budget record de 29,8 milliards de dollars pour 2018. Cette enveloppe servira à stimuler la croissance de la plus grande économie d’Afrique de l’Ouest, à neuf mois des prochaines élections présidentielles.
La croissance du Nigeria reste fragile, après que le pays soit sorti de sa première récession en 25 ans. Une crise causée par le krach pétrolier de 2014 et qui a été aggravée par les attaques qui ciblaient les installations énergétiques dans la région du Delta, sachant que la vente de pétrole représente les deux tiers des recettes publiques du gouvernement fédéral.
La somme votée par les parlementaires nigérians pour le plan de dépenses public est supérieur au budget de 8,6 trillions de nairas qui avait été présenté au parlement par le président Muhammadu Buhari en novembre dernier. Le budget a été adopté par le Sénat, la chambre haute et puis par les membres de la Chambre basse des représentants.
Il ne manque plus au budget que d’être paraphé par Buhari. Les législateurs du Sénat ont expliqué la différenciation entre la somme votée et celle du plan présenté par la présidence il y’a 6 mois, par le changement des cours du pétrole qui s’élèvent aujourd’hui à près de 51 dollars le baril, contre 45 dollars au moment de l’annonce du projet de budget.
Cette enveloppe se base ainsi sur un taux de production de brut de 2,3 millions de barils par jour et un taux de change de 305 nairas pour un dollar. L’exécutif compte utiliser 2,2 trillions de nairas pour rembourser ses dettes et combler un déficit de 1,73% du PIB avant la fin de l’année.
L’adoption du budget a été marquée par des querelles entre l’exécutif et la législature qui a retardée sa mise en œuvre.
Pour Muhammadu Buhari élu en 2015 et qui compte briguer un second mandat lors des élections qui auront lieu en février prochain, les résultats de sa gestion de l’économie devraient constituer un enjeu majeur de la campagne à venir. Les budgets adoptés par Buhari depuis sa prise de fonctions en mai 2015, restent les plus importants jamais adoptés dans l’histoire du Nigeria.
Il n’empêche que les économistes critiquent leur mise en œuvre, jugée mauvaise et qui n’aurait pas fourni le type de dépenses en capital nécessaires à l’amélioration des infrastructures.