L’opposition en Mauritanie a dénoncé mardi la non tenue lundi de la première session de l’Assemblée nationale, ainsi que le maintien en détention préventive de l’un de ses membres, élu aux législatives de septembre.
La Constitution prévoit la tenue de la première session de l’Assemblée nationale le premier jour ouvrable du mois d’octobre. « Le gouvernement a violé cette session en refusant de l’ouvrir », a déclaré en conférence de presse le porte-parole de la coalition électorale de l’opposition démocratique (CEOD), Mohamed Ould Mouloud.
Les autorités mauritaniennes n’auraient donné aucune explication à la non-convocation de l’Assemblée, dominée par le parti au pouvoir, l’Union pour la république (UPR).
« Cela constitue la preuve que le pouvoir en place continue de piétiner la loi et de prendre à la légère les institutions constitutionnelles », a estimé le porte-parole de l’opposition. Ce dernier a par ailleurs dénoncé le maintien en détention préventive du député élu en septembre Biram Ould Dah Abeid, en instance de jugement après une plainte d’un journaliste l’accusant de « calomnie, d’injures et d’incitation à la haine ».
Majorité confortable pour l’UPR
Des dizaines de partisans de Biram Ould Dah Abeid, président de l’association antiesclavagiste “Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA)”, interpellé début août, ont manifesté lundi devant le siège de l’Assemblée nationale pour réclamer sa libération. Ils ont été dispersés par la police à coups de gaz lacrymogène, a constaté un correspondant de l’AFP.
Le parti au pouvoir dispose d’une majorité confortable de 89 sièges sur 153 élus au suffrage universel les 1er et 15 septembre. Quatre sièges représentant les Mauritaniens de l’extérieur devraient également être attribués à la majorité présidentielle.
L’opposition dite « radicale » compte une trentaine de députés, dont 14 issus du parti islamiste Tewassoul, soumis depuis plusieurs semaines à une forte pression du pouvoir.