Trois jours après le naufrage d’un bateau de migrants qui a fait 68 morts au large de la Tunisie, le ministre de l’Intérieur Lotfi Brahem a été limogé mercredi, selon un communiqué officiel qui ne précise pas le motif de cette décision.
À la suite d’une rencontre entre le président tunisien Béji Caïd Essebsi et le Premier ministre Youssef Chahed, le ministre de l’Intérieur Lotfi Brahem a été limogé, ont annoncé mercredi les services du chef du gouvernement. Il sera remplacé, par intérim, par le ministre de la Justice Ghazi Jeribi.
Cette décision intervient en pleine controverse après la mort, dans la nuit de samedi à dimanche, de plusieurs dizaines de migrants, en majorité des Tunisiens, au large de Kerkennah. Toutefois, le texte officiel ne fournit aucune précision sur le motif de ce limogeage.
Selon des sources proches du gouvernement interrogées par l’AFP, ce limogeage était attendu après le drame de Kerkennah, l’un des pires depuis le début de l’année avec un bilan d’au moins 66 migrants morts noyés.
Selon le ministère de l’Intérieur, Lotfi Brahem avait décidé de limoger des responsables sécuritaires, sur la base d’investigations préliminaires, faisant apparaître qu’ils avaient failli à leur devoir, de façon directe ou indirecte, dans le cadre de ce naufrage.
Ce sont, au total, dix responsable de la sûreté nationale et de la garde nationale qui ont été limogés, dont les directeurs de la sûreté nationale et de l’unité des garde-côtes de Kerkennah, ainsi que celui de la garde nationale à Sfax.
Des Tunisiens tentent régulièrement de traverser la Méditerranée, en direction de l’Italie, à la recherche d’un avenir meilleur. Selon des ONG, cela traduit un mal-être persistant chez les jeunes, très touchés par le chômage. En mars, 120 personnes, en majorité des Tunisiens, tentant de rejoindre clandestinement les côtes italiennes, avaient été secourues par la marine tunisienne.