L’expert onusien Moncef Kartas a été remis en liberté provisoire.

L’expert de l’ONU Moncef Kartas, détenu depuis fin mars en Tunisie sur des accusations d’espionnage, a été remis mardi en liberté provisoire. L’expert reste toutefois poursuivi par la justice tunisienne.

L’expert, pour lequel l’ONU réclamait la libération immédiate et l’abandon des poursuites, n’était pas sous le coup d’une interdiction de sortie de territoire. « La chambre d’accusation a décidé de la libération provisoire de Moncef Kartas », selon le porte-parole du parquet, Sofiène Sliti, cité par l’AFP. Le parquet a insisté sur le fait qu’il restait “poursuivi par la justice tunisienne“.

« Nous sommes très encouragés par ce développement. Nous attendons avec impatience la confirmation de sa libération », a déclaré à la presse à New York un porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric.

Membre d’un groupe de spécialistes chargés par l’ONU d’enquêter sur les violations de l’embargo sur les armes imposé à la Libye, Moncef Kartas, un Germano-Tunisien, était en détention depuis fin mars sur des accusations d’espionnage.

Selon le parquet tunisien, l’expert onusien est poursuivi pour avoir « collecté des informations en relation avec le terrorisme de façon non officielle, ce qui constitue un crime dangereux ». Dans le cadre de cette enquête a été découvert du matériel servant à contrôler le trafic aérien civil et militaire, « dont l’utilisation nécessite des autorisations », avait précisé la même source.

Selon la défense de M. Kartas, l’un des principaux éléments à charge est un appareil « donnant accès aux données publiques concernant les vols d’avions civils et commerciaux », l’équivalent des informations diffusées par des sites comme FlightRadar.

Cet appareil, un RTL-SDR, soumis à une autorisation en Tunisie, lui servait « uniquement pour la surveillance du trafic aérien à destination de la Libye, afin d’identifier les vols susceptibles d’être liés à des violations de l’embargo sur les armes », avait expliqué son avocate, Sarah Zaafrani. L’ONU, par la voix de son porte-parole, avait dénoncé la détention de cet expert, arguant de la validité de l’immunité diplomatique, contestée par Tunis.