L’onde de choc d’indignation et de réprobation morale suscitée par le massacre de plus de 100 civils peuls (le chiffre de 137 est maintenant avancé), dans le centre du Mali, a poussé le gouvernement dirigé par Boubeye Maiga à sévir contre la hiérarchie militaire.
C’est ainsi que le chef d’État major général de l’Armée, le Général M’Bemba Moussa Keita a été limogé et remplacé par le général Abdoulaye Coulibaly. Même sanction pour le chef d’État major de l’Armée de terre, le colonel major, Abdrahmane Baby qui a été remplacé par le colonel major Kéba Sangaré.
Le mouvement Dan Ambassagou est dissout par décret. Cette milice, regroupant des chasseurs Dogons, est soupçonnée d’avoir perpétrée l’horrible massacre de Ogossagou. Même si, les dirigeants de cette milice affirment qu’ils ne sont pas impliqués dans cette tuerie.
Il faut saluer la réaction ferme du gouvernement malien qui donne le bon signal aux populations, tout en réaffirmant son autorité. Mais, cette autorité est-elle matérialisée sur le terrain, si on ose dire ? Rien n’est moins sûr !
Les chefs de l’Armée qui ont été destitués, sont des boucs-émissaires car ils ne disposent pas des moyens indispensables pour faire régner l’ordre et la paix civile, sur toute l’étendue du territoire malien qui couvre plus de un million de kilomètres carrés.
L’acte posé, par le gouvernement malien est donc purement politicien. Il est cependant important, sur le plan symbolique, au moins. Faute de pouvoir bander ses muscles, l’État malien peut se faire entendre.