Devenue symbole de liberté à travers le monde. Malala Yousafzai est revenue pour la première fois dans sa ville natale, depuis l’attentat des talibans qui avait failli lui coûter la vie en 2012. Une visite sous très haute tension.
De retour au Pakistan, six ans après avoir survécu à un attentat commis par les talibans, en raison de son engagement en faveur de l’éducation des jeunes filles, Malala Yousafzai s’est rendue samedi 31 mars dans sa ville natale de Mingora.
Cette virée dans la vallée de Swat était placée sous l’étroite protection des autorités. La lauréate du prix Nobel de la paix 2014, accompagnée par son frère et ses parents, a été acheminée à Mingora par un hélicoptère de l’armée.
Les routes avaient été bloquées en prévision de sa visite. Sa maison est aujourd’hui louée par un ami de la famille, Farid-ul-Haq Haqqani, qui a gardé sa chambre intacte avec ses livres et ses récompenses scolaires.
La jeune femme, qui vit aujourd’hui en Grande-Bretagne, lui a confié qu’elle espérait retourner vivre au Pakistan lorsqu’elle aurait achevé son cursus à l’université d’Oxford, où elle étudie la politique, la philosophie et l’économie.
Visite incertaine
« Tout me manque au Pakistan, les fleuves, les montagnes, même les rues sales et les déchets autour de ma maison, mes amis, nos commérages et nos querelles de voisinage » déclarait la prix Nobel vendredi 30 mars dans une interview à Reuters.
Ce déplacement dans la vallée de Swat, théâtre en 2012 de l’agression de Malala Yousafzai revendiquée par les talibans, était plus qu’incertain jusqu’à la dernière minute. Lors de leur visite, les parents ont accueilli quelques voisins mais ni Malala Yousfazai, ni ses proches n’avaient le droit, pour des raisons de sécurité, de se rendre dans d’autres maisons du quartier.
Grièvement blessé d’une balle au cou et à la tête par des hommes armés qui avaient intercepté le bus scolaire dans lequel elle voyageait, Malala Yousfzai avait survécu grâce à une opération d’urgence en Grande-Bretagne.
Désormais étudiante à Oxford, elle a mis en place une fondation, Le Malala Fund, qui soutient les initiatives en faveur de l’éducation, en particulier au Pakistan, au Nigeria, en Jordanie, en Syrie et au Kenya.
Une nouvelle école pour filles a été également construite grâce à l’argent de son prix Nobel a ouvert au début du mois à Shangla, dans son district de Swat.