Le Conseil militaire au pouvoir au Soudan a annoncé vendredi l’arrestation de neuf paramilitaires des redoutées Forces de soutien rapide (RSF) accusés d’être impliqués dans la mort de lycéens tués par balles lors d’une manifestation en début de semaine.
Les discussions entre les leaders de la contestation et le Conseil militaire mis en place après la destitution et l’arrestation du président Omar El-Béchir le 11 avril, ont repris le jour même pour le deuxième jour consécutif afin de régler des points en suspens sur la transition politique.
Ces pourparlers, initialement prévus mardi, avaient été repoussés après la mort de six personnes dont quatre lycéens à Al-Obeid (centre) lundi lors d’une manifestation contre les pénuries de pain et de carburants. Ces décès ont suscité une vague de réprobation dans le pays et jeudi quatre personnes réclamant justice lors d’un rassemblement à Omdourman près de Khartoum, ont été tuées.
« Une enquête a été ouverte sur les événements d’Al-Obeid et sept membres des RSF ont été limogés et remis à la justice civile pour être jugés », a déclaré le général Chamseddine Kabbachi, porte-parole du Conseil militaire. Jeudi, « deux autres membres des RSF ont été arrêtés, donc ils sont neuf au total ».
Dirigées par Mohammed Hamdan Daglo, aujourd’hui numéro deux du Conseil militaire, les RSF étaient un pilier du régime du président El-Béchir, avant de contribuer à sa chute. Elles sont accusées de terribles exactions, notamment pendant le conflit du Darfour (ouest) déclenché en 2003.
Mercredi, le général Jamal Omar, membre du Conseil militaire avait accusé des paramilitaires des RSF d’avoir « tiré sur les manifestants » à Al-Obeid sans recevoir d’ordres en ce sens, après avoir essuyé des jets de pierres. « Nous avons identifié ceux qui ont tiré à balles réelles et entraîné la mort des six manifestants ».
Rappelons que c’est en décembre 2018 que des manifestations ont éclaté au Soudan contre le triplement du prix du pain dans un pays à l’économie exsangue. Elles se sont ensuite transformées en contestation du pouvoir. La répression de ces manifestations a fait plus de 250 morts, selon un comité de médecins proche de la contestation.