L’armée propose une reprise des discussions sur une transition avec l’ALC.

Les discussions entre militaires et civils pour une transition du pouvoir au Soudan sont toujours au point mort. Mais le dialogue entre les deux camps devrait reprendre aujourd’hui, lundi.

Dimanche tard dans la soirée, le porte-parole du Conseil militaire de transition, le général Chamseddine Kabbachi, a confirmé la reprise des discussions lundi. Les pourparlers se déroulent dans une « atmosphère optimiste », a dit le général Kabbachi dans un communiqué, relayé par les médias.

Des milliers de manifestants campent depuis des semaines devant le QG de l’armée à Khartoum pour demander au Conseil militaire, qui a pris les rênes du pays après l’éviction du président Omar El-Béchir le 11 avril, de céder le pouvoir à une administration civile.

Les pourparlers entre les dirigeants de l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), qui réunit les meneurs de la contestation, et le Conseil militaire butent sur plusieurs points. Les deux parties divergent notamment sur la composition d’un organe appelé à remplacer le Conseil militaire. L’ALC veut qu’il soit dominé par les civils tandis que l’armée cherche à ce qu’il comprenne une majorité de militaires.

Les généraux au pouvoir veulent en outre garder la Charia (loi islamique) comme source de la législation. L’ALC a indiqué dans un communiqué avoir identifié les points de désaccord et proposé de parvenir à les résoudre en l’espace de « 72 heures » à partir du début des discussions.

Dimanche soir, des manifestants ont bloqué la rue du Nil, une des principales avenues de la capitale soudanaise, ont indiqué des témoins et le Conseil militaire de transition.

Les protestataires ont décidé du blocage -au moyen de pierres, de branches et de pneus- après que la police les a empêchés de rejoindre via cette avenue le sit-in devant le QG de l’armée, ont affirmé des témoins.

Le Conseil militaire de transition a jugé « totalement inacceptable » cette action. Il a aussi démenti des affirmations circulant sur les réseaux sociaux selon lesquelles les forces de sécurité ont l’intention de disperser le sit-in.