L’opposition zimbabwéenne a décidé de contester la victoire d’Emmerson Mnangagwa à la présidentielle, et ce devant la Cour constitutionnelle. En effet, les avocats de l’opposition ont déposé, vendredi 10 août en début d’après-midi, à la Cour constitutionnelle de Harare, un recours contestant les résultats de l’élection présidentielle du 30 juillet remportée par Emmerson Mnangagwa.
Selon les résultats officiels, Emmerson Mnangagwa, ancien bras droit de Robert Mugabe resté trente-sept ans au pouvoir, a obtenu 50,8% des voix contre 44,3% pour Nelson Chamisa du Mouvement pour le changement démocratique (MDC).
Selon l’AFP, une fois saisie, la Cour constitutionnelle dispose de quatorze jours pour trancher. « Toutes les preuves (de fraude) dont nous avons besoin sont disponibles. Il n’y aura aucun doute pour tous les citoyens. Il y a eu une triche et une fraude de mammouth », avait affirmé mercredi Thabani Mpofu, avocat du MDC, cité par l’agence de presse.
La plupart des observateurs sont plutôt sceptiques quant aux chances de l’opposition d’obtenir satisfaction devant les tribunaux. De son côté, le président Mnangagwa se montre confiant, répétant que l’élection a été “juste et transparente”. Son camp accuse les opposants d’être “mauvais joueurs”.
Des violences le lendemain du scrutin
Mardi 7 août, la justice zimbabwéenne avait remis en liberté provisoire 27 partisans de l’opposition arrêtés par la police la semaine dernière, lors des violences post-électorales. Des violences suite à lesquelles six personnes ont été tuées lors d’une opération de répression menée par l’armée contre des manifestants contestant les résultats des élections générales du 30 juillet.
Parmi les partisans arrêtés figure Tendai Biti, membre du MDC, accusé de violence publique. Il avait été arrêté par les autorités zimbabwéennes après que la Zambie a rejeté sa demande d’asile. Il a finalement été libéré sous caution, jeudi 9 août.
Au Zimbabwe, les premières élections présidentielles sans l’ex-président Robert Mugabe se sont tenues il y a une semaine. Ces élections devaient apporter une légitimité des urnes au président Emmerson Mnangagwa, arrivé au pouvoir après la démission forcée de l’ex-président Robert Mugabe en novembre dernier. Une « légitimité écornée », selon les observateurs, par les violences de la semaine, alors que le nouveau chef de l’État cherche à renouer avec la communauté internationale.