L’opposant sud-soudanais Lam Akol, critique de longue date du président Salva Kiir, est rentré jeudi à Juba. L’objectif, selon les observateurs, est d’accélérer la mise en œuvre de l’accord de paix de septembre 2018, qui a pris beaucoup de retard.
Lam Akol n’est autre que l’ancien ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire pendant quelques mois dans le gouvernement d’unité nationale créé en avril 2016. Il avait fui Juba en août de la même année après des combats meurtriers dans la capitale entre troupes gouvernementales et rebelles.
Ces combats, du 8 au 11 juillet 2016, avaient coïncidé avec le cinquième anniversaire de l’accession à l’indépendance du pays et surtout signifié l’échec de l’accord de paix signé en août 2015 pour mettre fin à la guerre civile.
Lam Akol, qui fut le seul adversaire de Salva Kiir à la présidentielle de 2010, un an avant l’indépendance, avait après sa fuite créé son propre mouvement rebelle, le Mouvement national démocratique (NDM).
Il est l’un des signataires de l’accord de paix de septembre 2018, et a expliqué être rentré à Juba pour aider à « accélérer » sa mise en application. « Si l’accord est strictement appliqué, tous les dirigeants de l’opposition sont censés être ici (dans la capitale) en mai », a-t-il déclaré à la presse après avoir atterri à l’aéroport international de Juba. L’opposant n’a toutefois pas précisé combien de temps il resterait à Juba.
La semaine passée, l’émissaire de l’ONU au Soudan du Sud, David Shearer, avait assuré que le principal dirigeant rebelle, Riek Machar, reviendrait en mai dans la capitale pour y devenir l’un des cinq vice-présidents du pays, conformément à l’accord de paix.
Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013, lorsque le président Kiir, un Dinka, a accusé Machar, son ancien vice-président, de l’ethnie Nuer, de fomenter un coup d’État.
Le conflit, marqué par des atrocités à caractère ethnique et le recours au viol comme arme de guerre, a fait plus de 380.000 morts selon une étude récente, et poussé plus de quatre millions de Sud-soudanais, soit près d’un tiers de la population, à quitter leurs foyers.