Les manifestations populaires en Irak et au Liban sont une défiance ouverte aux régimes phagocytés par l’Iran. Le pré-carré iranien composé d’Irak, la Syrie et le Liban est en train de bouger. La récente incursion turque dans les Nord-est de la Syrie, dans le cadre de l’opération Nab’ou salâm “Source de Paix “, prouve que la Turquie revendique sa part du Gâteau syrien qui lui sert d’État-tampon contre toute intervention kurde.
En Irak, l’Iran avait une emprise sur le régime du Premier ministre Adel Abdel Mahdi, grâce à la coalition de la conquête de tendance pro-iranienne. Les manifestations qui prennent de l’ampleur, de plus en plus, dénoncent la corruption des autorités étatiques et par ricochet, la politique de dépendance, qui accentue la précarité dans la plupart des quartiers des grandes villes comme Baghdad et Moussoul.
Les manifestations en cours, menacent la présence iranienne à travers ses affidés actuellement au pouvoir. Au Liban via Hezbollah, l’Iran faisait la pluie et le beau temps. Maintenant, les choses commencent à se gâter à cause des manifestations de rue dont le patron du Hezbollah Hassan Nasrallah dit qu’elles n’ont de spontanéité que de nom.
Le chef du Hezbollah a été clair : ” Je ne dis à personne d’aller manifester, ni de s’abstenir. Les manifestations sont infiltrées et dirigées par des politiciens qui ont leur propre agenda. Elles sont financées par des lobbies étrangers que nous connaissons. Que veulent les manifestants ? Faire tomber le régime pour mettre le pays dans le chaos, ou engager les Libanais dans une crise institutionnelle sans lendemain ? Je prône l’arrêt des manifestations pour engager un dialogue constructif avec les tenants du pouvoir, sinon point de salut “, a conclu Hassan Nasrallah, chef suprême de Hezbollah.
Tout le monde s’attendait à la fin du discours du charismatique guide chiite, que les manifestations allaient s’arrêter immédiatement. Cela n’a pas été le cas. Même à Nabatiye, fief connu du Hezbollah, les chaînes humaines des manifestants ont tout bloqué dans la ville, ce qui signifie que le Charismatique guide chiite a perdu de son mordant d’antan.
Cette perte d’influence de l’Iran serait due essentiellement aux sanctions américaines qui ont mis l’économie iranienne à genou. Faute de moyens financiers, le pays des Mollah a réduit son budget d’expansion qui permettait d’entretenir les groupes d’influence extérieurs. Conséquence : les inconditionnels des Ayatollah commencent à se rebeller et à défier l’expansionnisme iranien qu’ils défendaient naguère avec beaucoup de zèle…