En l’absence de l’opposition, les Béninois ont boycotté massivement les législatives.

La commission électorale autonome (CENA) a indiqué que le taux de participation est de 22,99%, après dépouillement de 86% des bulletins de vote.


Elle affirme que « le vote n’a pas pu se tenir dans 39 arrondissements, en raison d’un certain nombre d’incidents ». C’est une humiliation pour le président Patrice Talon.

En effet, un tel taux de participation signifie, clairement un rejet de la part de l’immense majorité des citoyens béninois. Des « élections taillées sur mesure pour deux partis pro-Talon » ne sont ni acceptables ni acceptées par des citoyens fiers et qui exigent le respect de leurs droits de voter librement pour qui ils veulent.

Faut-il rappeler qu’en 2015, le taux de participation était de 66% ? Il ne s’agit donc pas d’« une abstention », mais d’un boycott massif qui est une gifle retentissante donnée aux apprentis sorciers politiciens comme Talon qui cherchent à instaurer un régime autoritaire dans un pays qui a banalisé l’alternance au pouvoir depuis des décennies.

Dans son débat contre Lionel Zinsou, lors du deuxième tour de la présidentielle, en mars 2016, Talon s’est beaucoup moqué de son adversaire, en martelant qu’il « ne connaissait pas le Bénin ».

On peut lui retourner, aujourd’hui cette pique car, s’il connaissait le Bénin, il n’aurait pas pensé que ses compatriotes allaient lui obéir au doigt et à l’œil. Et abdiquer leur liberté de choix !

Reste maintenant à savoir ce que va décider Talon qui avait manigancé ce scénario lamentable. La simple lucidité devrait le pousser à reculer.

Mais, n’a-t-il pas déjà franchi le Rubicon ?