Trente trois candidats sont en lice pour l’élection présidentielle prévue ce dimanche 6 mars. Ce nombre pléthorique pose problème car il banalise un scrutin qui devrait être marqué du sceau de la solennité au vu de l’enjeu qu’il porte, à savoir le choix du chef de l’Etat. Celui-ci est la première personnalité du pays, clé de voûte des institutions, autorité morale et politique par excellence pour tout un peuple.

Trentre-trois candidatures, cent cinquante partis

En fait quarante-huit candidatures avaient été enregistrées par la Commission électorale autonome avant que la Cour constitutionnelle n’en valide trente-six.

Mais trois candidats ont renoncé faute de pouvoir payer la caution fixée à quinze millions de FCFA. La caution assez faible explique cette inflation de candidatures qui constitue une tache noire sur le système démocratique béninois qui a été un modèle pour beaucoup d’Africains. Il y a en effet un laisser–aller qui s’est installé avec la formation de plus de cent cinquante partis.

Quid de la démocratie béninoise ?

La dérive est telle que la classe politique elle-même tire sur la sonnette d’alarme et le premier ministre Lionel Zinsou affirme qu’une réforme va être nécessaire. Elle s’imposera en effet après la présidentielle pour assainir le paysage politique et rendre la démocratie béninoise plus crédible.

La vitalité démocratique est minée par l’anarchie favorisée par la multiplication sans limites de partis. La pratique politique démocratique est ainsi détournée de son veritable objectif pour servir des intérêts inavouables.
On fait affaire en mettant sur pied sa propre formation politique pour négocier des postes,des prébendes, etc.
La démocratie devient un business. Est-ce acceptable ?