Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a lancé samedi la campagne électorale de son parti, le Congrès national africain (ANC). Le pays va en effet organiser en mai 2019 ses élections législatives.
Devant plusieurs dizaines de milliers de partisans massés dans un stade de Durban (nord-est), Cyril Ramaphosa a décrété la « mobilisation en vue d’une victoire décisive » dans quatre mois.
L’ANC a vu son image sérieusement écornée sous la présidence calamiteuse de Jacob Zuma, poussé vers la sortie en février 2018 par une litanie de scandales de corruption. Au pouvoir depuis la fin du régime de l’Apartheid il y a vingt-cinq ans, l’ANC (parti de Nelson Mandela) fait figure de grand favori du scrutin, malgré le recul de sa popularité, ses divisions et une économie désespérément en berne.
Cyril Ramaphosa, successeur de Zuma à la tête du pays et du parti, a reconnu samedi les échecs de son camp. « Il faut reconnaître que la corruption a affaibli nos institutions », a-t-il dit dans son discours, « en tant qu’ANC, nous reconnaissons nos échecs, nous acceptons les critiques de la population et nous travaillons dur pour corriger nos erreurs ».
Ramaphosa a également concédé le bilan mitigé de son mouvement au pouvoir. « La promesse de liberté reste encore à concrétiser pour de nombreuses personnes », a-t-il dit. Dans sa liste de promesses, il a annoncé son intention de doubler, à 275.000 par an, les créations d’emplois.
Mesure symbolique entre toutes, le président a répété sa détermination à « accélérer la réforme foncière qui, là où c’est approprié, autorisera les expropriations sans compensation ». Très populaire chez les sans-terre noirs, cette mesure inquiète les milieux d’affaires et la minorité blanche.
Victime des scandales et de l’usure du pouvoir, l’ANC a vu sa popularité fondre ces dernières années. Lors des élections locales en 2016, il a pris une claque en perdant le contrôle de plusieurs municipalités emblématiques comme Johannesburg et Pretoria.
Un récent sondage de l’institut Ipsos crédite l’ANC de 61% des intentions de vote, en hausse sur les 54% – le plus bas score national de son histoire – recueillis il y a deux ans.