Le président Muhammadu Buhari a été investi mercredi à Abuja pour un second mandat, lors d’une cérémonie « sobre et très brève », sans discours, ni présence de chefs d’États étrangers.
Le chef de l’État de 76 ans a été investi trois mois après les élections de février, contestées par l’opposition. Aucun chef d’État étranger n’assistait à cette cérémonie, présentée comme « sobre » par la présidence. Ils sont attendus lors d’une autre cérémonie qui devrait avoir lieu le 12 juin, et qui marque depuis cette année le « jour de la démocratie » au Nigeria, selon l’AFP.
Muhammadu Buhari du Congrès des Progressistes (APC) a été réélu avec 56% des voix face à Atiku Abubakar, du Parti Populaire Démocratique (PDP), dans un scrutin marqué par des « manquements opérationnels sérieux », selon les observateurs locaux et internationaux.
Le président nigérian réélu n’a pas fait de discours d’investiture mais dans une récente interview à la télévision nationale, le président s’est félicité de la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram dans le nord-est du pays, qui, d’après lui, « ne contrôle plus aucun territoire ».
Toutefois, quelques heures avant cette cérémonie, Boko Haram a mené une tentative d’incursion sur Maiduguri, capitale de l’État du Borno de près de 2 millions d’habitants, qui a finalement été repoussée par l’armée, selon l’AFP.
Selon des sources sécuritaires et des habitants contactés par l’AFP, les combats ont duré toute la nuit autour de la ville où sont réfugiés près d’un million de personnes qui ne peuvent toujours pas regagner leur foyer.
Muhammadu Buhari, qui a déjà dirigé le Nigeria en 1983 pendant les dictatures militaires, avait été élu démocratiquement une première fois en 2015, soulevant à l’époque une vague d’espoir à travers la première économie du continent.
En février dernier, les élections ont été marquées par un fort taux d’abstention (seulement 35% de participation), et une indifférence généralisée dans ce pays de 190 millions d’habitants, dont la moitié vivent dans l’extrême pauvreté.
Côté économique, le président se place comme un homme du peuple et a récemment approuvé une hausse du salaire minimum de 60%. Toutefois, le géant de l’Afrique peine à se relever de la terrible récession de 2016-2017, avec un taux de croissance d’à peine 2% en 2018.