Les députés camerounais ont adopté un projet de loi sur la décentralisation mercredi. Il accorde un statut spécial aux deux régions anglophones du pays, préconisé par le dialogue national d’octobre 2019.
Dans ces régions vivent la plupart des anglophones du Cameroun, qui s’estiment lésés par rapport à la majorité francophone du pays.
Ces régions seront désormais autorisées, si la loi est approuvée par le Sénat et promulguée, à élaborer des politiques publiques dans les domaines de l’éducation et de la justice, a précisé la radio camerounaise, cité par l’AFP.
Ce statut spécial est la principale recommandation sur laquelle s’étaient entendus les participants d’un grand dialogue national convoqué par le président Paul Biya début octobre, pour mettre fin à cette crise qui a fait plus de 3000 morts.
L’Assemblée nationale s’était réunie en session extraordinaire vendredi afin d’examiner ce projet de loi. Et ce, au moment où de nombreuses voix s’élevaient pour critiquer le peu de suites législatives données à ce grand dialogue.
La crise dans ces zones a commencé en novembre 2016, avec essentiellement des revendications d’enseignants ou de juristes, réclamant plus de représentativité pour les anglophones. Ils demandaient pour la plupart un retour au fédéralisme, mais une minorité exigeait l’indépendance et la proclamation d’un nouvel État, l’Ambazonie.