Les avocats Me Dupont-Moretti et Me Vey ont saisi l’ONU pour une médiation sur l’affaire Maurice Kamto.

Des avocats français ont annoncé jeudi avoir saisi jeudi l’ONU concernant l’incarcération « arbitraire » d’opposants camerounais parmi lesquels leur dirigeant, Maurice Kamto, dont ils réclament la libération « immédiate ».

« Le cabinet Dupond-Moretti et Vey a saisi le Groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies, à Genève, de la situation des trois principaux leaders de l’opposition camerounaise et de leurs partisans détenus depuis plus de deux mois dans des conditions arbitraires », ajoutent les avocats dans un communiqué.

Le cabinet d’avocats parisiens affirme que Maurice Kamto, Albert Dzongang, Paul Eric Kingue et 150 de leurs partisans et alliés, « ont été arrêtés de manière totalement illégale, sous des prétextes divers masquant en réalité une volonté de répression politique ».

Les avocats rappellent que ces opposants sont inculpés « d’insurrection, rébellion et hostilité contre la patrie encourant à ce titre la peine de mort ». Ils se trouvent « en détention provisoire dans le cadre d’une instruction ouverte près le tribunal militaire de Yaoundé, en violation de l’interdiction pour un tribunal militaire de juger des civils qui s’impose en droit camerounais ».

Président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et avocat de renom, Maurice Kamto a été arrêté avec environ 150 manifestants à la suite d’une marche pacifique le 26 janvier 2019. Ils protestaient contre la victoire du président sortant, Paul Biya, 86 ans dont 36 au pouvoir, à la présidentielle de 2018, qualifiée par Kamto, de « hold-up électoral ».

L’avocat français Eric Dupont-Moretti, ténor du barreau de Paris, s’était rendu mi-mars à Yaoundé pour y rencontrer Maurice Kamto dans sa prison. « Nous voulons apaiser une situation qui est ubuesque et qui peut se régler avec un peu de bonne volonté », avait-il déclaré, ajoutant : « Me Kamto redit par ma voix qu’il est tout à fait prêt à discuter avec le président Biya ».

Début mars, l’Union européenne, puis l’ONU et les États-Unis s’étaient tour à tour interrogés sur le bien-fondé de la procédure contre Maurice Kamto.