Les pôles de la secte des frères musulmans comprenant la Turquie, l’Iran, la Malaisie et le Qatar ont tenu un mini-sommet à Kuala Lumpur les 19, 20 et 21 décembre 2019. Une sorte d’Oci-bis ou un sommet des pays abritant des frères musulmans.
En prélude au mini-sommet des chefs d’État et de gouvernements plus précisément, les mardi et mercredi 17 et18 décembre 2019, s’est tenu, le forum dédié qui a servi de tribune pour appâter la jeunesse via de nombreuses promesses mielleuses.
Ainsi, un vaste chantier de projets a été dégagé en faveur de la jeunesse islamique. Ils s’articulent autour de 5 grands axes : La politique, l’économie, l’éducation et les défis de la révolution technologique et le management des affaires.
L’exécution de ces projets se fera à travers des programmes d’action ainsi libellés :
- promotion des compétences et développement du leadership chez les jeunes musulmans.
- Nomination d’ambassadeurs de la jeunesse pour le développement. Ce programme consistera à créer un corps de volontaires de la paix, composé de jeunes musulmans, chargés de porter assistance aux nécessiteux, qu’ils soient musulmans ou non.
- Un incubateur des technologies et du développement durable où de jeunes ingénieurs musulmans s’attèleront, entre autres, à la transformation des déchets en énergie.
Formation et capacitation :
- Il sera lancé ” l’Institut Maha” de formation et de capacitation pour la jeunesse islamique.
- Il sera institué le sommet Khadija pour les femmes musulmanes.
- Développement d’une vaste campagne médiatique contre l’islamophobie à travers le monde.
Le mini-sommet proprement dit a démarré avec un discours de bienvenue, présenté par le roi de la Malaisie Sultan Abdallah. Ce fut ensuite le ballet des vrais promoteurs du projet. Le premier ministre malaisien Mohamed Mahatir, qui, affaibli par ses 92 bougies a quand essayé de répondre à quelques critiques “Notre sommet est ouvert à tous les pays musulmans, sans exception. Il n’est dirigé contre qui que ce soit “, s’est-il justifié.
Ce fut ensuite, le tour du Président turc Recep Tayyip Erdogan qui a tenté de définir l’agenda caché du mini-sommet : ” Nous sommes réunis ici pour réfléchir sur les nombreux problèmes et crises qui secouent le monde musulman “, a-t-il lancé avant de fustiger l’accaparement du Conseil de Sécurité des Nations unies, qui ” décident injustement à la place des autres “, a-t-il dénoncé.
Le Président de l’Iran Hassan Rohani a dénoncé l’embargo que certains pays imposent à d’autres ainsi que les tentatives d’intimidation que les États-unis développent à l’égard de l’Iran.
L’émir du Qatar Sheikh Temim Bin Hamad a, pour sa part, condamné l’embargo que certains pays musulmans imposent à d’autres. Il appelle à plus d’unité entre frères de l’islam. À noter que le premier ministre pakistanais a finalement boudé le sommet et s’est contenté de leur envoyer un ministre.
Le mini-sommet a retenu 7 thèmes majeurs qui focalisent l’intérêt des participants durant et après la tenue des travaux. Il s’agit notamment de :
- Paix, Sécurité et Défense
- Justice et Liberté
- Culture et Identité
- Intégrité et bonne gouvernance
- Développement et Souveraineté
- Technologie et gouvernance
- Commerce et Investissements.
Comme c’est souvent le cas dans de pareilles rencontres, la question palestinienne a été agitée avec beaucoup de démagogie. Les persécutions des minorités musulmanes à travers le monde ont été dénoncées et vigoureusement condamnées.
Les participants ont toutefois oublié ou ignoré que des minorités musulmanes sont également brimées et brutalisées en République centrafricaine et en Angola. Pas étonnant, si l’on sait que malgré le grand nombre de majorités musulmanes dans beaucoup de pays africains, aucun chef d’État ou de gouvernement africain n’a été invité au mini-sommet de Kuala Lumpur.
Il est vrai que certains membres de la confrérie des frères musulmans en Afrique ont été invités à l’image de Jamil Mansour de la Mauritanie. En Afrique de l’ouest, des individus très proches des Ikhwânes ont également pris part au mini-sommet.
En dépit des dénégations, le mini-sommet n’avait que deux objectifs fondamentaux : mettre sur pied une organisation qui, à terme, pourrait servir d’alternative à l’Organisation pour la Coopération islamique(OCI), jugée inféodée à l’Arabie Saoudite et relancer l’Internationale des Frères musulmans, qui a perdu depuis quelques années son lustre d’antan.