Qui gouverne à Libreville ? La question que posait l’opposition gabonaise depuis le malaise du président Ali Bongo est de plus en plus posée en Afrique. Aujourd’hui, c’est également la question de la succession qui se pose dans un climat marqué par les absences de plus en plus remarquées du président en place et par l’ingérence de certains de ses proches dans la gestion de la chose publique.
En effet, malgré son retour au pays après cinq mois de convalescence passés entre l’Arabie Saoudite et le Maroc, le président ne semble pas avoir repris les choses en main comme il le faisait jadis avant son malaise.
Tentant de calmer les rumeurs autour de l’état de santé de son ami et de son implication dans la gestion, le président Togolais Faure Gnassingbé, a été l’un des derniers hauts responsables africains à faire le déplacement à Libreville. Il s’était dit très heureux d’avoir vu le président en bonne santé. Une déclaration qui n’a pas suffi à calmer les inquiétudes dans la rue gabonaise.
En effet, marquée par les séquelles de l’accident vasculaire cérébral survenu en octobre 2018, alors qu’il prenait part à un sommet à Riyad, le président Bongo semblait fatigué et au regard vide ont commenté plusieurs observateurs au Gabon et en Afrique. De leurs coté, plusieurs proches du pouvoir ont considéré l’apparition en public du président comment un signe de bonne santé et l’on présenté comme la fin de toute une polémique autour de son état de santé.
Toutefois, les problèmes politiques et le flou régnant à cause de cette situation ne sont pas les seuls soucis du Gabon. La performance économique de ce pays pétrolier est en chute libre. Selon plusieurs sources, le chômage aurait atteint des records dans le pays et notamment chez les jeunes et les femmes. Avec la chute que connait le cours du pétrole depuis plusieurs mois, la situation est loin de s’arranger pour les gouverneurs de Libreville.
La situation actuelle semble favorable pour l’opposition qui attend l’opportunité depuis des années. À la tête du pays depuis 2009, Bongo qui a succédait à son père a toujours su gérer ses conflits avec l’opposition. Cette fois, marchant en rangs serrés, l’opposition a un argument de taille. Celui de l’incapacité du président à gouverner. Ils ont même tenté une action en justice pour le confirmer. Une tentative qui a été rejeté par la justice, pour le grand bonheur des partisans de Bongo.