L’armée nigériane devait lancer une offensive pour reprendre la ville stratégique de Baga aux terroristes de Boko Haram. L’annonce de cette opération a été faite lundi par des sources militaires et de sécurité.
Des dizaines de véhicules militaires venus de la capitale régionale Maiduguri sont entrés dimanche soir à Monguno, à 50 km de Baga, dans la perspective de l’offensive pour reprendre la ville, selon des sources militaires et des membres de milices civiles combattant aux côtés de l’armée, citées par l’AFP.
Des combattants du groupe de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), une faction de Boko Haram affiliée à l’EI, ont pris le contrôle jeudi de Baga, un important port de pêche sur le lac Tchad, après avoir pris d’assaut deux bases de l’armée nigériane et de la Force multinationale mixte (MNJTF), qui accueille des unités du Nigeria, du Niger, du Tchad et du Cameroun.
Des habitants de Monguno ont affirmé avoir vu 40 camions militaires transporter des troupes dans la ville dimanche soir. Une milice civile combattant aux côtés de l’armée va participer aux opérations pour la reprise de Baga, a confirmé un de ses membres.
En janvier 2015, Boko Haram avait déjà pris le contrôle de Baga, tuant des centaines d’habitants. La ville avait ensuite été reprise mais les terroristes continuent d’attaquer l’armée et les civils dans cette zone qui est un bastion de l’ISWAP.
Après la prise de Baga, Boko Haram contrôle la majorité des rives du lac Tchad, selon des sources de sécurité.
Pour rappel, l’insurrection terroriste, qui a débuté au Nigeria en 2009, a fait au moins 27.000 morts et provoqué une grave crise humanitaire avec 1,8 million de déplacés.
Le conflit s’est aussi étendu vers les pays voisins, le Tchad, le Niger et le Cameroun. La situation est telle dans la région que les pays du lac Tchad ont demandé, lors d’une réunion de leurs dirigeants fin novembre à N’Djamena un soutien de la communauté internationale dans leur « lutte contre le terrorisme ».