L’ex-président brésilien Lula, peut désormais être incarcéré dans les prochains jours.

La Cour suprême brésilienne a rejeté la demande de l’ancien président de rester en liberté, tant que tous ses recours contre sa peine de 12 ans d’emprisonnement pour corruption n’étaient pas épuisés. Celui qui était jusqu’ici favori de l’élection présidentielle d’octobre devrait donc être prochainement incarcéré.

Ce que l’on reproche à Lula

Alors qu’on l’attendait pour remporter la prochaine élection présidentielle, l’ex-président Lula pourrait tout simplement se retrouver derrière les barreaux d’ici là. Extrêmement populaire, l’homme de gauche va devoir purger 12 ans et un mois de prison, pour avoir reçu un luxueux appartement en bord de mer, de la part d’une entreprise à qui il aurait octroyé un marché public. Lula nie les faits, affirmant que la justice n’a pas de preuve. Et il comptait sur la Cour Suprême pour le soutenir.

Des recours successifs rejetés

Le Tribunal Supérieur de justice du Brésil a eu à statuer sur une demande qui aurait permis à Lula d’éviter la prison. Mais celle-ci a été rejetée à la majorité des 5 juges.

Le 26 mars dernier, un autre recours, sur des points techniques, a lui aussi été rejeté. Entre temps, la Cour suprême du Brésil avait, à la surprise générale, annoncé qu’elle se saisissait à son tour de la question de savoir si Lula devait, ou non, aller en prison avant que tous les recours contre sa condamnation ne soient épuisés. Ce sont ces débats qui ont eu lieu hier. En effet, 11 juges étaient appelés à se prononcer. Pourtant la demande a été rejetée d’une voix.

Détention de sa candidature à la présidentielle 

En théorie, Lula doit désormais aller en prison, mais d’après de nombreux juristes, il ne devrait pas se retrouver derrière les barreaux avant la semaine prochaine.

Les avocats de Lula peuvent gagner du temps en faisant examiner un nouveau recours, devant un autre tribunal, mais il a, a priori, peu de chances d’aboutir. D’autres recours pourraient ensuite avoir lieu pendant sa détention.

L’autre question en suspens est évidemment celle de sa candidature à la présidentielle. En vertu de la loi dite “ficha limpa”, “casier vierge”, le tribunal supérieur électoral devrait empêcher la candidature de Lula, mais il ne se prononcera que l’été prochain. C’est à ce moment là que les candidatures à la présidentielle seront -ou non- définitivement validées.

Par ailleurs, le Parti des Travailleurs pourrait décider de maintenir la candidature de Lula et le remplacer au dernier moment par un autre candidat qui serait en quelque sorte son représentant.