Une importante foule a défilé dans le centre d’Alger pour un 13ème vendredi consécutif de manifestations dans le pays.
Difficile à évaluer en l’absence de comptage officiel, celle-ci semblait à Alger peu ou prou comparable à celles des semaines précédentes. Le cortège a commencé à se disperser peu après 17H00 (16H00 GMT), sans incident, alors que la journée avait commencé dans la tension dans la capitale.
Des foules nombreuses ont également marché sans incident à Oran, Constantine et Annaba, 2ème, 3ème et 4ème villes du pays, et d’autres villes du pays, selon le site d’information TSA (Tout sur l’Algérie).
L’agence de presse officielle APS a recensé des marches dans 29 des 48 régions d’Algérie. Déployée en nombre depuis le début de la matinée à Alger, la police a lutté plusieurs heures pour interdire l’accès au parvis et aux marches de la Grande Poste, lieu de ralliement de la contestation dans la capitale depuis le début du mouvement le 22 février.
Les pulvérisations de gaz lacrymogène n’ont pas suffi à éloigner et dissuader les manifestants et les policiers en tenue anti-émeutes ont finalement dû céder sous la pression croissante d’une foule de plus en plus nombreuse et déterminée à reprendre ce « territoire » symbolique de la contestation, selon l’AFP.
Les policiers ont finalement quitté les lieux sous les sifflets de la foule. La wilaya (préfecture d’Alger) a justifié l’interdiction pour des raisons de sécurité, affirmant qu’une expertise avait révélé des faiblesses structurelles dans l’escalier du parvis.
Après 20 ans à la tête de l’Algérie, l’ancien chef de l’État a été contraint de démissionner le 2 avril sous les pressions conjuguées du mouvement inédit de contestation et de l’armée. Les manifestants exigent avant tout scrutin le départ de toutes les figures associées à Bouteflika, en tête desquelles le président par intérim Abdelkader Bensalah et le Premier ministre Noureddine Bedoui, deux apparatchiks, mais aussi le général Gaïd Salah, au bénéfice de structures ad hoc pour gérer la transition.
Jeudi, deux proches de Bouteflika, Abdelmalek Sellal, Premier ministre entre 2014 et 2017, Ahmed Ouyahia, trois fois chef du gouvernement sous sa présidence -la dernière fois jusqu’en mars 2019- et plusieurs anciens responsables ont été entendus par un tribunal d’Alger, dont ils sont ressortis libres.